
Affirmant qu’il se livre à la chasse aux médias non en règle, le Conseil national de la communication (CNC), vient de suspendre plus de 59 médias jugés en situation irrégulière. La nouvelle est tombée le 1er décembre dernier, au sortir d’une séance plénière extraordinaire de l’instance de régulation.
Se fondant sur les articles 67 et 96 du Code de la communication, du décret 009/PR/MC du 4 janvier 2006 et de l’article 61 de l’ordonnance n°18/PR/2015, lesquels commandent à tout prometteur de disposer d’un dossier physique au sein des services compétents du CNC outre le fait de s’acquitter d’une redevance annuelle auprès des services du trésor public, le Conseil national de la communication (CNC), a frappé un grand coup en décidant de suspendre, à compter du 2 décembre dernier, l’ensemble des télévisions, journaux et radios en situation irrégulière. Ces derniers accusant plusieurs arriérés de redevance annuelle. Celle-ci s’élève à plus de 500 000 francs Cfa par an et par média.
Bien entendu, le CNC affirme avoir procédé à la mise en demeure, après un rappel à l’ordre resté sans suite en novembre dernier. A en croire le CNC, cette décision a notamment été notifiée à l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf), qui brouillera le signal des radios et télévisions indélicates, mais également à la Société gabonaise de presse (Sogapresse), qui a le monopole dans le secteur de la distribution.
Tout porte à croire que la situation financière de l’instance de régulation, sous-tend cette décision. En effet, de sources concordantes font état de difficultés de trésorerie du côté du CNC, qui, pour vraisemblablement se refaire une santé financière, aurait décidé de piocher dans les redevances annuelles imposées aux organes de presse. Signe des temps, les grognes du personnel qui se sont multipliées courant l’année qui s’achève, outre la menace de certains prestataires de suspendre leurs services, en raison de grosses ardoises d’impayés.
Certains journaux de presse écrite ne semblent pas être concernés par la sanction du CNC, notamment ceux du groupe Nord Editions (Echos du Nord et Faits Divers), La Loupe et L’Aube. Ils se seraient acquittés du paiement de leur redevance annuelle. Dans tous les cas, le CNC semble plus que jamais déterminé à rétablir l’ordre.
Aria Starck
Article publié le 04 Décembre 2015