Depuis quelques temps, il règne un climat morose à la société EGCA-SATRAM, où environ 700 agents ont été mis en congés techniques. Selon la hiérarchie de l’entreprise, cette décision émane d’une concertation avec les partenaires sociaux. Une situation conflictuelle déplorée par les délégués syndicaux des travailleurs.
La société de transport maritime (Satram), spécialisée dans la manutention portuaire, le transport maritime et la logistique, fait face depuis quelques mois à des difficultés financières. Ce qui a conduit la direction générale de l’entreprise à entamer de nombreuses négociations avec le syndicat des personnels du secteur. La pomme de discorde entre employés de Satram et les délégués du syndicat vient du fait que certains négociateurs sollicités par la hiérarchie ne bénéficient pas de la confiance des personnes frappées par la mesure de congés techniques. Il est notamment reproché à certains de ces « émissaires » de valider aveuglément, voire de façon intéressée, toutes les décisions proposées par la direction de l’entreprise.
Pour les employés concernés par cette décision qui fâche, les «partenaires sociaux» dont il est question ont été élus sous la bannière de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), alors que le personnel victime est syndiqué de l’Organisation des marins et employés des ports et rades (OMPR) et de la Confédération démocratique des syndicats autonomes (CDSA). Selon un responsable du duo OMPR-CDSA, les délégués de l’Onep ont travaillé avec la direction générale de Satram, sans tenir compte des avis et décisions des employés. Dès lors, les syndicats auxquels ils sont affiliés estiment, du fait de leur exclusion aux discussions, que l’issue des négociations engagées est nulle et de nul effet. Ce plan prévoit des congés techniques pour une centaine de salariés qui devraient percevoir 60% de leur salaire de base durant cette période sabbatique, à durée indéterminée.
Aujourd’hui, les délégués syndicaux exigent la mise à plat du processus ayant débouché sur ces congés techniques et entendent aller au bout de leur logique. «Si la société est en difficulté, que l’on opte pour le licenciement économique. Ainsi, chacun pourra rentrer dans ses droits avant de partir. Or, la direction générale verse aux employés des émoluments relatifs aux congés techniques, soit 60% de leur salaire de base (…).Des fonds qui sont insignifiants», a pesté un délégué syndical.
Les employés en hargne ont sollicité l’intervention des autorités compétentes, notamment l’inspection du travail, en vue de trancher en toute équité.
Affaire à suivre…
Aria Starck
Article publié le 11 Décembre 2015