
Le préalable de transparence autour de l’organisation de tout scrutin politique au Gabon, a été réitéré par la hiérarchie de l’Union du peuple gabonais conduite par Jean de Dieu Mockagni Iwangou, à l’ouverture le 7 janvier dernier à Libreville d’une double manifestation d’envergure prévue sur quatre jours. Il s’agit du deuxième conseil national de cette formation politique de l’opposition, couplé à la première convention nationale de son mouvement des jeunes.
C’est la secrétaire générale de ce parti et présidente du comité d’organisation, Dr Pélagie Itsana qui a ouvert la charge contre la voyoucratie Bongo-PDG, en dévoilant le regard de sa formation politique sur l’organisation de la présidentielle prévue cette année. Dans des propos peu tendres envers le pouvoir ‘’émergent’’, Dr Itsana a pesté : « A quelques mois de l’élection présidentielle , il ne sera pas possible d’envisager une quelconque élection en l’état actuelle des choses, de fraude chronique, sans véritable biométrie, à moins de souffrir de cécité politique aiguë ».

Une charge renforcée quelques minutes après par de tirs nourris d’obus contre les positions du pouvoir émergent, personnellement largués avec impétuosité par le président de cette frange de l’Union du peuple gabonais, Jean de Dieu Moukagni Iwangou. Pour le président Moukagni Iwangou, Ali Bongo ne saurait faire acte de candidature à la prochaine présidentielle, sans avoir édifié l’opinion sur le dossier litigieux de son état civil. Dossier querellé suite aux poursuites lancées contre Ali Bongo pour faux en écriture publique et usage de faux, après présentation d’un faux acte de naissance dans son dossier de candidature de la présidentielle anticipée de 2009. Scrutin à l’issue duquel il s’était rendu coupable de hold up électoral. « Le premier instrument pour arrêter cette monarchie de fait, qui met un homme au dessus des lois et de ‘’ses sujets’’, c’est de lui apporter et opposer la république, qui est l’espace des Hommes égaux devant la loi», a souligné le président de l’Union du peuple gabonais, UPG.

Face à l’abandon criard de l’éthique et de l’obligation des résultats en politique, le président du mouvement des jeunes upégistes, MJU, Ange Kevin Zingou, a exhorté à remettre la responsabilité au cœur de l’engagement politique, non sans inviter chacun des acteurs sur le terrain de la loyauté face à la Nation, et à la culture de la notion de partage des richesses nationales, bien au delà de simples déclarations de bonnes intentions.
Des travaux qui ont pour invités de marque, Daniel Cornalba, représentant des jeunes socialistes de France et Rhita Aaddaj, représentante du mouvement des jeunes écologistes de France. Dans leurs interventions à l’ouverture des travaux, ces hôtes du MJU ont salué les initiatives de courage et d’abnégation dont font montrent les jeunes de l’Union du peuple gabonais, en bravant la dictature des Bongo pour assumer leurs convictions
C’est ce dimanche 10 janvier que les rideaux tomberont sur ce double évènement politique majeur, de la vie de l’UPG.
Paul Davy
Article publié le 09 Janvier 2016