
D’abord prévu le 16 décembre 2015, ensuite respectivement le 23 et le 30 décembre de la même année, le règlement du différend sur la guerre de paternité de la POGAB vient à nouveau d’être reporté au 12 janvier 2016 par le tribunal de Libreville.
Une situation des plus humiliantes, pour le personnel qui ne sait plus où donner de la tête, suite à son asservissement dans la foulée de la mise sous scellés de cette entreprise, il y a neuf mois. Des scellés qui commandent à l’arrêt d’activités, et partant, à la suspension du paiement des salaires. Toute qui chose qui voue les employés à faire la manche pour survivre.
Excédé par tant de reports non motivés, le personnel de la POGAB a battu le bitume sous la canicule en direction du palais présidentiel, le 31 décembre dernier, pour exiger de l’exécutif une solution idoine. La marche avait été éventrée par les forces de police, en usant d’abus d’autorité sur fond d’atteinte aux libertés publique.
D’après un avocat proche de ce dossier, la décision de levée des scellés au siège de la POGAB ne relèverait ni du parquet, encore moins de la police. Les deux administrations se déclarant incompétentes, une correspondance a donc été adressée au ministre de l’intérieur pour arbitrage. On a encore en mémoire les messages de ras-le- bol visibles sur des banderoles « Justice, libérerez Pogab…rentrée scolaire=0 pour nos enfants, l’avenir du Gabon…pitié ! », et utilisés comme moyen de pression pour exiger de la justice une résolution impartiale dans cette affaire, qui oppose deux hommes d’affaires, Gassan Bitar à Gohua Zhang, qui se disputent la paternité de l’entreprise.
Sur ce débat, une avancée quelque peu considérable a été notée, dans la mesure où la société de transformation du bois, POGAB, a désormais un seul et unique patron légal, Gassan Bitar, vainqueur de ce conflit judiciaire. L’intéressé confie ne pouvoir éponger les arriérés de salaires dans l’environnement actuel, vicié par le maintien de scellés qui privent le personnel et les administratifs de l’accès aux locaux de l’entreprise.
Outre le paiement de neuf mois d’arriérés de salaires, certains agents de POGAB ont émis le souhait d’un licenciement en bonne et due forme, en vue de bénéficier du paiement de leur solde de tout compte.
Nedjma le Monde
Article publié le 04 Décembre 2015