
Le faux communiqué invitant au dépôt de candidatures des candidats aux primaires en vue de la désignation du porte étendard du front uni de l’opposition pour l’alternance à la présidentielle de cette année, a finalement accouché d’une souris. Et c’est à la tronçonneuse, et avec toute la hargne du monde, que le président en exercice de ce regroupement politique, le Pr Pierre André Kombila, a stoppé net la forfaiture orchestrée par le secrétaire exécutif de ce bloc politique, Fulbert Mayombo Mbendjangoye, soupçonné d’obéir au doigt et à l’œil aux caprices politiques de Jean Ping, qui ne fait pas mystère de son ambition de défendre les couleurs du front de l’opposition à la prochaine présidentielle. Une ambition qui évolue curieusement à rebours des normes encadrant la désignation du porte flambeau de cette famille politique.
Alors que rien n’est gagné dans la bataille des préalables conditionnant la désignation du candidat du front à la présidentielle de cette année, une frange de militants visiblement à la remorque de Jean Ping, tentent contre les dispositions de la charte du front, d’engager une course effrénée vers le palais du bord de mer –palais présidentiel-. Une débauche d’énergies, manifeste par leur volonté de participer à un scrutin pipé, en raison d’absence de conditions de transparence autour de l’organisation en l’état de la prochaine présidentielle. C’est donc avec une commission électorale nationale autonome et permanente, Cenap, aux ordres, une cour constitutionnelle à la partialité éprouvée, une justice au pas, le tout soldé par une biométrie inachevée du fichier électoral, que les « pinguins » s’échinent à aller à la présidentielle, en renvoyant au bas de l’échelle des préalables, l’assainissement de l’environnement électoral, dont le caractère biaisé n’a de cesse faussé la sincérité du vote au Gabon depuis le retour au pluralisme politique en 1990. L’enracinement d’un climat électoral terreau de la fraude et qui contribue de tout temps au recul de la démocratie, commande plus que jamais à exiger avant la tenue de tout scrutin politique, des conditions maximales de transparence électorale. C’est dans cette logique que les forces vives de la Nation n’ont de cesse réclamé l’organisation en urgence d’un dialogue national sans tabou, durant lequel les parties prenantes s’accorderont sur les bases sereines de scrutin transparent et apaisé. Des préalables que la charte du front uni de l’opposition met en avant-garde, de la désignation du candidat unique de cette plate forme politique.
Mais tel un homme pressé, les partisans du camp Ping choisissent curieusement de s’engouffrer dans les conditions actuelles de flou artistiques autour de la présidentielle à venir, en s’empressant à aller aux urnes, tel des moutons à l’abattoir. Une cécité politique qui fait le lit au prochain hold up électoral du camp Bongo-PDG.
En homme prudent, mieux, en victime à maintes reprises de hold up électoraux depuis le règne de Bongo 1er, le président en exercice du front uni de l’opposition pour l’alternance, Pierre André Kombila, décide de sonner la fin de la récréation. Il exhorte au passage au respect des dispositions en vigueur, qui exigent notamment que les communiqués ventilés au nom de front de l’opposition, requièrent l’adhésion de la conférence des présidents, en étant signé en amont par son président en exercice. Ce qui n’a nullement été le cas pour le faux communiqué court-circuité in extremis, signé de la seule main du secrétaire exécutif, Fulbert Mayombo Mbendjangoye, un soldat finalement renvoyé dans les cordes pour infraction à la charte du front uni de l’opposition pour l’alternance.
Paul Davy
Article publié le 06 Janvier 2016