

Par : Paul Davy
Conscient de ses déculottées électorales légion au sortir de l’ère du parti unique, de fleuves de déboires nés d’un désamour chronique avec le peuple, le parti démocratique gabonais, PDG au pouvoir, ressort de ses tiroirs la recette de la fraude électorale à grande échelle, à l’approche de l’élection présidentielle programmée pour cette année.
De nombreuses voix s’élèvent en petit comité depuis plusieurs mois, chuchotant à guichets fermés sur les actes de tripatouillage fourbis en catimini avec la bénédiction des tenants du pouvoir. Par peur de s’exposer à un retour de flammes des ‘’émergents’’, c’est à voix basse que la nouvelle s’égraine de bouche à oreille. Falsification de cartes d’identité et de cartes d’électeur, enrôlement parallèle du collège électoral, mise à contribution des étrangers en vue de fausser les données du vote, bref, tout est mise en branle pour favoriser un passage en force d’Ali Bongo , en cas d’absence de vigilance suffisante des forces vives de la nation. Certaines de ces pratiques tapis dans l’ombre ont fini par transpirer. L’un des derniers cas en date mis en lumière, est la saisie dans la foulée du 1 au 2 janvier 2016 d’une carte d’électeur truffée de faux en écritures, arrachée des mains d’un sujet visiblement étranger, répondant au nom de Sacko Mamadou (voire photo ci-jointe). Document contrefait, dont les écrits renvoient en termes de date d’établissement, au 18 janvier 2016, soit plusieurs jours après sa saisie de force. Le suspect a été pris à partie par la foule, outrée par cette intrusion présumée de ressortissants étrangers dans le processus de vote au Gabon.

Quelques jours plus tôt, une autre officine de fraude au profit du pouvoir, ayant pour cœur de trafic des opérations d’enrôlement frauduleux, a été démantelée à Bifoun, dans le centre du pays, par des partisans du changement proches de l’Alliance pour le Nouveau Gabon, ANG, du Dr Akuré Davain . Le refus de la justice de confondre les auteurs de ces pratiques, pourtant pris la main dans le sac, avait été à l’origine de l’organisation le 21 décembre 2015 d’une journée de deuil national contre la dictature des Bongo. Journée baptisée, lundi noir.
La fraude électorale, partie intégrante de l’ADN du pouvoir Bongo-PDG, parvient à souvent revêtir plusieurs visages en période de vote. Dans les innombrables cas mis à nu, l’on peut encore avoir en mémoire les cartes d’électeurs établies par commissariat de police de la commune de Ntoum, dans la banlieue de Libreville, c’était lors des dernières élections législatives. Un commissariat fantôme, qui n’a aucune existence physique, et totalement inconnu au contingent des unités de police à l’échelle nationale. Ayant vendu la honte, les Pdgistes ne se gênent pas à pactiser avec la déraison, pour maintenir le pays otage d’un système politique à bout de souffle, qui a fait la preuve de son incurie, ces cinquante dernières années.
Article publié le 06 janvier 2016