Des échauffourées entrainent un gel de cours au lycée technique Omar Bongo

Posté le 21 Jan 2016
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Instantanée de la révolte des élevés

Des arriérés de bourses impayés ont été à l’origine d’échauffourées qui ont éclaté dans la matinée du 18 janvier dernier au lycée technique Omar Bongo, entre élèves et éléments de la gendarmerie nationale.

Les lycéens ont érigé des barricades et déroulé des banderoles portant l’inscription  «  On veut nos bourses ! » pour manifestement exprimer leur ras-le-bol, face à une inlassable attente. Un contingent de policiers encagoulés dépêché aussitôt a investi l’établissement, pour tenter de mettre fin au mouvement d’humeur qui progressivement s’est accentué. Le décor de guerre planté, des échanges de munitions se sont invités dans la scène, pour marquer l’affrontement entre deux camps. Un repli des élèves, ceinturés par des forces de police décidées à en découdre, a contraint les manifestants à se planquer dans l’enceinte de leur établissement.

 

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Une vue des gendarmes se positionnant en embuscade

Comme habitées par une colère sourde, les forces de l’ordre n’ont pas hésité à traquer les élèves jusque dans les salles de classe, infligeant sur leur passage des bastonnades à la matraque à toute âme en uniforme scolaire. Mais, le plus inédit dans ces courses poursuites à pied d’un genre pitoyable, est l’arrestation d’une trentaine d’élèves qui avaient trouvé refuge dans leur salle de classe. Une entrée en force des hommes habillés, armes au point, intimant l’ordre de vider la salle en fil indienne, puis de s’agenouiller. Commence alors une séance de sévices corporels assortis d’injures obscènes telles «  Vous allez subir en cellule: les garçons on va vous péder,  et les filles ce sera le viol… ». C’en est suivi, un deuxième ordre intimait aux élèves de suivre les policiers sans rechigner jusqu’à leur fourgon stationné hors du lycée.

Sur une distance de plus de cent mètres, des élèves se tordant de douleur ont à nouveau essuyé des coups de pied à tout-va d’une violence inexplicable, sous le regard impuissant des enseignants, à tel point qu’une élève prénommée Marlène, en début de grossesse, s’est mise à saigner, avant d’être admise en urgence dans une unité de soins. Deux de ses camarades, conduits au commissariat de police d’Owendo, s’en sont sortis avec une fracture du genou pour l’un et un poignet déboité pour l’autre.

Pour sa part, le personnel administratif du lycée technique Omar Bongo, cloîtré dans les bureaux au moment des faits, n’a pas daigné montrer le bout du nez, comme pour donner caution à ces violences policières. Pour leur part, les élèves ont décidé d’entamer en guise de protestation d’une part contre ces violences policières et d’autre part contre la rétention de leurs bourses d’études, une marche pacifique dans les prochains jours. Un gel de cours jusqu’à nouvel ordre a été décrété.

Nedjma leMonde

Article publié le 21 Janvier 2016

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