
Les habitants d’Agondjé, dans la zone dite, après la cité, dans la capitale gabonaise, ont assisté sans voix, à une scène inhabituelle et effroyable samedi 16 janvier dernier. Le corps d’une octogénaire, Alphonsine Manfoumbi, inhumé le 3 août 2015, a été exhumé par un contingent des agents des forces de police nationale, exécutant une décision du tribunal de Libreville.
Selon les faits rapportés, un avocat aurait débarqué manu militari dans l’enceinte du domicile d’Hyacinthe Mombo Moudjiendi, la quarantaine révolue, l’un des enfants de la défunte, ordonnant aux agents de procéder à la destruction du caveau. Malgré l’opposition manifeste du propriétaire des lieux, qui selon lui n’aurait pas reçu une notification du parquet, encore moins une plainte contre sa personne. les agents auraient extirpé le cercueil, et renversé le macchabée sur le ventre, avant de l’embarquer dans le corbillard de la société de pompes funèbres, Gabosep, apprêté pour la circonstance.
Qu’est-ce qui a bien pu motiver cet acte odieux ? Où a-t-il été entrainé le corps de dame Manfoumbi ? Aurait-elle été inhumée dans une parcelle litigieuse ? Autant de questions qui taraudent les esprits du voisinage de la famille, qui n’a pas caché son indignation face à cet acte de barbarie, qu’elle a au passage qualifié d’irrévérencieux à l’endroit de la défunte.
D’après certaines indiscrétions, ceci n’est que la résultante du différend qui oppose la progéniture d’Alphonsine Manfoumbi. Les uns accusant les autres de s’être livré à des manœuvres dilatoires tendant à discréditer un camp. Certains enfants accuseraient Hyacinthe Mombo Moudjiendi de s’accaparer la dépouille de leur mère à des fins fétichistes. Raison pour laquelle il ne les avait pas associés aux obsèques. « Il s’est empressé d’aller l’inhumer derrière son temple du bwiti. C’est pour cela que nous avons engagé une procédure d’exhumation de la dépouille de notre mère. Çà pris le temps que cela a pris, mais notre objectif était qu’on l’enterre ailleurs et non là où elle reposait », a indiqué l’une des filles de l’octogénaire.
Pour Hyacinthe Mombo Moudjiendi, du vivant de leur génitrice, « Mes autres sœurs n’avaient pas pris soins d’elle, surtout pendant qu’elle était malade. C’est moi et une autre de mes sœurs qui gardions notre maman. Si bien qu’elle-même avait laissé une parole, me disant de l’enterrer dans mon terrain. Je n’ai fait que respecter les paroles de ma défunte mère », a expliqué le quadragénaire visiblement outré. Avant d’ajouter : « A la mort de notre maman, de toutes mes sœurs en question, aucune n’a daigné se présenter aux obsèques, même ne fut-ce que venir voir comment leur maman était allongée. Aucune ne l’a fait ! ». Selon toute vraisemblance, cette affaire promet des rebondissements.
Nedjma leMonde
Article publié le 22 Janvier 2016