La course cycliste Tropicale Amissa Bongo légitime la médiocrité

Posté le 22 Jan 2016
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MEILLEUR_GABONAIS_2016

Voici le symbole de la médiocrité, le prix du meilleur gabonais

Pour tenter d’offrir une sorte de sédation psychologique aux coureurs gabonais, familiers du rang de meilleur dernier, 10 ans après le lancement de cette course annuelle, le comité d’organisation a fait œuvre d’ingéniosité au rabais pour récompenser l’incapacité des locaux à faire face dignement à la crème du cyclisme invitée à cette compétition. A défaut de s’offrir par l’effort les récompenses traditionnellement mises en jeu, le prix du meilleur tocard, pardon, du meilleur gabonais a été inventé.

La traditionnelle course cycliste dénommée ‘’ Tropicale Amissa Bongo ‘’, qui se déroule chaque année dans notre pays depuis 2006, a été conçue par les organisateurs dans un souci d’équilibre où tous les coureurs auront l’occasion de briller, que ce soit les puncheurs, les sprinteurs ou les rouleurs. Parmi les prix octroyés aux différents coureurs après chaque étape, celui du meilleur gabonais est une distinction qui légitime la médiocrité chez nos ambassadeurs qui n’ont de fait aucun effort à fournir face à la concurrence pour s’arracher ce prix. Un prix sans gloire, puisque arraché sans périls.

Pour l’édition 2016, parlant des deux premières étapes, Kango-Lambaréné (146 km) et Fougamou-Mouila (105 km), c’est le jeune Glenn Morvan Moulengui, âgé de 20 ans, qui a reçu le prix du meilleur gabonais. A Lambaréné, notre jeune compatriote a terminé au 33e rang sur 83 coureurs. Et, à Mouila, Glenn Morvan Moulengui a occupé la 36e place et reçu son deuxième prix de meilleur gabonais.

La première étape a été honteusement qualifiée de bonne par le président de la Fégacy, Nazaire Embinga, dans un entretien accordé à des confrères. « La première journée a été bonne. L’équipe gabonaise a terminé dans les temps avec le premier arrivé qui était au même rythme que le premier de la course, Andrea Palini. Quand vous regardez, il est dans le temps avec ses 3h28 minutes et 18 secondes. Il y a une amélioration !», a déclaré sans sourciller le premier responsable de la Fégacy.

Avec de tels résultats obtenus chaque année, aucune autorité ne peut être satisfaite dans un pays sérieux. Lors des prochaines éditions, il sera peut-être mieux pour les organisateurs de définir des critères plus intéressants. Primer un gabonais n’est pas une mauvaise chose. Mais, les critères d’obtention de cette distinction doivent être améliorés. Par exemple, couronner les coureurs nationaux qui terminent une étape parmi les 10 ou 15 premiers arrivés. Ainsi, ce serait une manière de booster ces gabonais qui ne courent que lors de la Tropicale Amissa Bongo.

Pour réaliser des performances et ainsi tourner le dos à la queue du peloton, il faudrait qu’un championnat national digne de ce nom soit organisé comme c’est le cas dans certaines disciplines sportives. Ce n’est pas tout que de recruter comme coach un ancien champion du monde de cyclisme, pour croire que des miracles vont se produire tel un café instantané. En plus du capital humain, il faudrait parvenir à mobiliser les conditions matérielles et financières nécessaires à la préparation d’une élite nationale de la petite reine.

L’équipe gabonaise se compose de six coureurs : Charles Anguilet, Paul Moukounda, Glenn Morvan Moulengui, Geoffrois Ngandamba, Léris Moukagin, Cédric Tchouta.

Elang-Mane

Article publié le 22 Janvier 2016

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