

D’ici à la compilation de l’ensemble des éléments à charge, l’Observatoire national des prisons entend ester en justice la prison centrale de Libreville, pour conditions de détention inhumaine et dégradante assortie de mort d homme. Une autre plainte est également en gestation contre le service de police politique, le B 2, pour violences sexuelles par sodomisation sur un gardé à vue.
Le conseil de cet organe indépendant de la société civile gabonaise, affine la rédaction de ces différentes plaintes dont le dénominateur commun est la violation flagrante des droits de la personne humaine. Le président de l’Observatoire national des prisons, ONP, Marc Ulrich Malekou Ma Malekou, motive les poursuites contre la maison d arrêt de Libreville à la suite du décès dans la nuit du 17 au 18 janvier dernier, du jeune détenu Thérence Ndombi Bignoumba. Le jeune homme est décède des suites d une rupture brutale de son traitement médical durant sa détention. La surpopulation carcérale, la promiscuité du cadre de détention et le difficile accès à une saine alimentation et aux soins de santé en milieu privatif de libertés, ne sont pas en reste de cette procédure judiciaire.

Le service de police politique, B2, est pour sa part poursuivi après que deux de ses agents en service se soient adonnés à des actes de violences sexuelles par sodomisation sur un gardé à vue dans la nuit du 20 décembre 2014, sous la menace d une arme à feu pointée sur la tempe.
Dans le cadre de la recherche de solutions aux maux qui minent les prisons au Gabon, le président de l’ONP, Marc Ulrich Malekou Ma Malekou, a annoncé l’organisation de formations gratuites dans une trentaine de métiers du tertiaire à l’intention des jeunes ayant purgé leur peine, en vue de leur réinsertion sociale. L’observatoire mettra également à contribution son conseil juridique, dans le cadre de l offre des consultations visant à aider les détenus ayant bénéficié d’un non-lieu, ou d’un acquittement, à rentrer en possession de leur ordre de mise en liberté. L’Observatoire national des prisons invite par ailleurs les composantes de la société civile, les acteurs socio professionnels de tout corps de métiers, les anciens détenus, les parents de détenus et toute autre contribution, à participer massivement au forum citoyen qui se tiendra du 11 au 14 février prochain dans la salle de conférence de la commission nationale des droits de l’Homme à Libreville. Des travaux dont l objectif est d’accoucher d’un mémorandum qui servira d outil d’aide à la décision.

Rappelons que la prison centrale de Libreville créée en 1956 pour une capacité de d’accueil de 400 détenus, compte de nos jours des effectifs oscillant entre 2 mille et 3 mille âmes. L’urgence de « démouroiriser » ce milieu privatif de libertés n’est que pressante.
Nedjma le Monde
Article publié le 24 Janvier 2016