
Des milliers de gabonais au chômage, des entreprises qui ferment ou imposent le chômage technique, la baisse ou la suspension des subventions, le service public non assuré, l’éducation et l’enseignement supérieur sur le carreau, ce sont là les revers de l’émergence tant chansonnée aux Gabonais depuis bientôt sept ans. Le regain de la tension sociale à sept mois de l’élection présidentielle est le prolongement de cette résultante du septennat calamiteux d’Ali Bongo, et qui avec éloquence contre le chef de l’exécutif.
L’année 2016 a commencé avec son lot de revendications socio professionnelles, entre prime d’incitation à la performance (PIP) et autres arriérés de rappels, le gouvernement a, semble-t-il, beaucoup de mal à satisfaire l’accès aux besoins vitaux. Pourtant, chaque fois qu’un foyer de tension s’éveille, le très volubile porte-parole du gouvernement vient nous jurer la main sur le cœur que tout est mis en place pour résoudre le contentieux financier qui oppose les partenaires sociaux au gouvernement. Quand il ne prend pas pour prétexte la baisse du prix du baril de pétrole comme alibi pour justifier l’incapacité à vider les contentieux.

Pour preuve, la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) paralyse les cours depuis bientôt un mois au sein des établissements d’enseignement révélant du primaire et du secondaire. Et malgré les bons offices du Conseil national de la jeunesse du Gabon (CNJG), le gouvernement ne semble pas vouloir régler ce contentieux financier qui, chaque année, est à l’origine des mouvements de grève. Il en est de même pour les agents du ministère de la fonction publique à qui quelques promesses ont été faites pour qu’ils regagnent leurs bureaux après plus de six mois de grève. Mais, la paix sociale demeure précaire en dépit de cette accalmie retrouvée. Le secteur de la santé est aussi sur le front avec la remise au gout du jour de revendications vieilles comme le monde.
Dans le BTP, la situation est peu reluisante. L’un des grands opérateurs de ce secteur, Sericom, a mis au chômage technique les trois quarts de ses employés, soit 1000 agents. Car, elle est confrontée à d’importantes difficultés financières dont la cause est la lourde ardoise que traine l’Etat gabonais dans les comptes de cette entreprise.
Peut-on faire autant de chômeurs et d’handicapés sociaux en peine fièvre de l’année électorale ? Ali Bongo peut-il se cacher derrière l’argument de la chute du prix du baril de pétrole, alors qu’il a largement bénéficié d’une plus-value pétrolière qui pouvait lui permettre d’éviter cette situation ?
Comment dès lors, le peuple peut-il renouveler sa confiance à un homme qui n’a fait que prendre soin de son ventre et de celui de la horde de ses courtisans ?
Imony Kombile Giowou
Article publié le 27 Janvier 2016