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La capitale gabonais est depuis quelques jours drapée de nuit, d’épaisses masses ténébreuses qui troublent la quiétude dans la cité. L’alibi du délestage imputé à la Société d’énergie et d’eau du Gabon, SEEG, qui truste le marché national dans la distribution de l’eau et de l’électricité, ne semble pas convaincre grand nombre. De nombreux esprits ‘’avisés’’ soupçonnent à visage découvert, la mise en route de pratiques occultes savamment pensées visant à maintenir la population sous le joug de l’asservissement.
Ce qui est du moins rationnellement incontestable, c’est que les populations à Libreville sont soumises ces derniers jours et particulièrement ces dernières nuits, à de vagues de délestage à longue durée qui s’accompagnent de leurs lots de désagréments. Dans cette liste interminable de conséquences fâcheuses, l’on note la rupture de la chaîne de froid des réfrigérateurs domestiques et autres chambres froides industrielles dans lesquels sont gardés des vivres, rendus de fait impropres à la consommation ; le feu vert tacite donné aux bandits de tout acabit d’opérer tapis dans l’ombre dans les rues et quartiers, plongés sans crier gare, dans des ténèbres rivalisant l’environnement imaginaire des confins de l’enfer ; une soudaine croissance vertigineuse d’accidents de la route notamment imputables à l’absence d’éclairage public ; la mise en danger dans casernes militaires, désormais exposées de nuit aux assauts imprévisibles d’apprentis sorciers, bref, le tableau de ces nuits ‘’opaques’’ qui s’invitent sur Libreville, fermentent des colères noires dans les cœurs des Librevillois.
Une visite inopinée de dame nuit, qui attise l’âme de nombreux superstitieux. Selon des craintes repris en chœur par de personnes revendiquant le statut ‘’d’initiés’’, l’hypothèse d’une offensive visant à ‘’marabouter’’ les gabonais dans la perspective de davantage faire main basse sur le pays, n’est pas à exclure. Des pratiques dont est coutumier le régime Bongo, plus que jamais en perte de vitesse. L’approche de grandes batailles électorales, avec dans la ligne de mire la présidentielle prévue cette année, serait un moment propice pour contrer par des pratiques fétichistes la montée en puissance de l’éveil national bouillonnante. A en croire ces adeptes du paranormal, le pouvoir en perte de main sur le peuple, ferait feu de tout bois, quitte à user de magie noire, pour que le passage en force en gestation dans la perspective de la présidentielle attendue avant la fin de cette année, ne souffre de contestations de masses révoltées et déterminées à chasser les Bongo et sa horde de profito-situationnistes, dont la très controversée ‘’Légion étrangère’’, élevée au rang de garde rapprochée de Bongo II. En sommes, selon la même piste, le complot ourdi viserait à séquestrer les gabonais dans le sentiment défaitiste du « on va encore faire comment ! »
Dans tous les cas de figure, la vigilance s’impose côté peuple gabonais, pour éviter de se laisser distraire par des subterfuges de tout ordre, dans le combat de salut national visant à tourner la page du système Bongo-PDG.
Paul Davy
Article publié le 16 Janvier 2016
