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Vote complaisant du parlement de la loi de finances 2016

Vote complaisant du parlement de la loi de finances 2016
asse;blee nationale
Vue d une partie de l hémicycle de l assemblée nationale

Alors que certains parlementaires, convaincus du rôle qui est le leur dans le contrôle de l’action du gouvernement, tels qu’Alexandre Barro Chambrier pour le compte de l’Assemblée nationale et Jean Christophe Owono Nguema pour le Sénat, avaient clairement exprimé leur désaveu au gouvernement, en refusant de voter le projet de loi du budget 2016, à leurs yeux irréaliste, leurs collègues se sont illustrés par un vote partisan, passant outre les insuffisances relevées par les deux parlementaires cités.

Par ce vote indigeste passé comme lettre a la poste, les parlementaires majoritairement acquis au pouvoir ont visiblement voulu montrer leur indéfectible attachement et fidélité à la politique du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, bien que cloué au pilori par une gouvernance chaotique du pays. Les élus nationaux et ceux issus des collectivités locales, à dominance de la majorité républicain pour l émergence, ont vraisemblablement mis en avant leur « instinct bestial », au détriment du bon sens qui devrait, en réalité, guider leur action.

Mais vite fait, les neufs juges constitutionnels ont rappelé à l’ordre le ministre du budget et des comptes publics, démontrant à juste titre, que le vote de la loi de finances 2016 par le parlement a été entaché d irrégularités . Ils l’ont de fait renvoyé dans les cordes, en l invitant a revisiter sa copie. Laquelle n’obéissait à aucune disposition légale, encore moins aux exigences du développement. En effet, auditionné par la haute juridiction, le membre du gouvernement n’a eu aucun argument béton pour justifier les incohérences comptables relevées dans la loi de finances 2016. C’est un discours creux qu’il a offert aux membres de la haute juridiction, qui a laissé transpirer sa vacuité du projet de texte.

Une situation qui, du reste, met le parlement gabonais aux antipodes des réalités que vivent les populations gabonaises, désormais soumises à un régime existentiel inhumain, empreint de misère accentuée et de non-respect des droits de l’homme. En effet, les élus du peuple, pour ne parler que d’eux, brillent par des attitudes de compromission qui légitiment l’incompétence du gouvernement.

En réalité, pour beaucoup d’observateurs de la vie politique nationale, les parlementaires gabonais font peu cas d’orthodoxie dans l’exercice de leur fonction. Au point que certains déplorent le niveau de représentativité du peuple au parlement. Comme quoi, le parlement se livrerait à un jeu qui consisterait à faire des clins d’œil au distributaire des strapontins, allusion à Ali Bongo Ondimba, tout en sacrifiant sur l’autel des intérêts égoïstes, le peuple qui lui a donné mandat.

Hugues NTSOLET

Article publié le 21 Janvier 2016

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