AFFAIRE MABIALA L’abus d’autorité du Co-chef de la Sécurité pénitentiaire

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Mobilisation des familles biologique et politique de Serge Maurice Mabiala, exigeant sa libération

A la faveur d’une déclaration, le 29 janvier dernier, la famille de Serge Maurice Mabiala s’est insurgée contre le traitement inhumain et dégradant que subit son fils, détenu à la prison centrale de Libreville depuis le 17 septembre 2015.

Alors que les juges peinent à trouver des preuves de sa culpabilité, au sujet du détournement de deniers publics, à des fins d’enrichissement personnel, d’une part, et du faux en écriture, d’autre part, le pouvoir Bongo a décidé d’en découdre avec Serge Maurice Mabiala. Admis à l’infirmerie de la prison centrale de Libreville voilà bientôt deux mois, l’ancien ministre de la Fonction publique a été ramené en cellule le 23 janvier dernier tard dans la nuit. Malgré l’opposition du médecin traitant de la prison qui s’est, lui, désolidarisé de cette décision au vu de la pathologie du détenu.

Dans un Etat de droit, seul le juge d’instruction est à même de donner mandat pour qu’un prévenu soit renvoyé dans sa cellule. Et, cette décision est prise sur la base d’un certificat médical délivré par son médecin traitant et validé par le médecin de la prison. Or, aucun des deux spécialistes n’a signé un quelconque certificat. Pis, le juge n’a pas ordonné son transfert en cellule. Interrogé par la famille, le Commandant en chef de la Sécurité pénitentiaire aurait fait savoir que ces instructions viendraient de sa hiérarchie et de la présidence de la République.

Pour la famille, « ce nouvel acte posé à l’encontre de Serge Maurice Mabiala n’est que le dernier d’un processus commencé le 17 septembre 2015, qui visait à mettre hors d’état de nuire ce détenu martyrisé… Tout est fait au mépris du droit comme l’atteste, une fois de plus, le rejet de la demande de liberté provisoire, d’une part, et la violation manifeste du secret d’instruction par des journaux à la solde du pouvoir, d’autre part … Des journaux qui se sont bien gardés de diffuser l’intégralité des procès-verbaux d’audition des témoins. Tout comme ils font preuve d’un silence assourdissant quant au contenu du rapport commandé par l’Agence judiciaire de l’Etat».

Eu égard à ce qui précède, la famille met en garde le pouvoir qui croît être tapi dans l’ombre et à l’abri de tout soupçon. Le crédit politique passe par le respect minimal de l’Etat de droit, qui veut que la justice reste impartiale et équitable. A ce qui semble, le Co-chef de la Sécurité pénitentiaire n’a pas tiré les leçons des récents décès, pour négligence médicale, survenus dans le principal pénitencier du pays. Ces morts ont défrayé la chronique ces dernières semaines.

Imony Kombile Giowou

Article publié le 04 Février 2016

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