Eclats de voix du Front des indignés du Gabon
Il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas admettre que le Gabon va de mal en pis, et que le gouvernement émergent n’en fait qu’a sa tête. Englué dans des grèves à répétition, le front social s’enlise chaque jour que Dieu fait. Une situation intenable qui pousse le front des indignés du Gabon à sortir de sa réserve. Il s’engage, dans une déclaration pondue le mercredi le 24 février dernier au siège du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance, ROLBG, à plus que jamais faire entendre sa voix.
Les gabonais de tous bords, indignés par la gestion scabreuse des deniers publics par le régime Bongo-PDG, avaient marqué leur adhésion à la rupture d’avec l’amateurisme au pouvoir, par une présence nombreuse à cette déclaration du front des indignés du Gabon. Emmené par sa présidente, Aminata Ondo, le front des indignés avait été rejoint par l’association contre le risque médical au Gabon (ASCORIM), les déflatés de la défunte Air Gabon et de la Société gabonaise de sécurité, SGS, du syndicat des femmes commerçantes, des citoyens engagés dans la spiritualité et même de jeunes commerçants. Chacun, dans sa singularité émotive, a fait savoir sans détour son indignation profonde face au climat social actuel. Situation d’insatisfaction généralisée des agents publics qui, face à un gouvernement obstiné dans la « bêtise », n’ont recours désormais qu’à la grève pour espérer voir leurs conditions de vie et de travail être améliorées. Il convient de noter que ce recours à la grève a des conséquences fâcheuses sur l’ensemble de la population, particulièrement chez les plus vulnérables, de fait, sevrés de l’offre du service publique notamment dans les secteurs vitaux que sont la santé et l’éducation.
Dans une voix de stentor, la présidente du front des indignés, Aminata Ondo, a pesté : « Il n’est plus question de subir les promesses non tenues des politiques et du gouvernement. Mais, plutôt d’être des acteurs de développement. Nous sommes un mouvement citoyen qui s’inscrit dans la voie du changement, et en appelons à la conscientisation des compatriotes qui souffrent dans leurs maisons».
C’est fort de ce constat, que le front des indignés a dressé un inventaire non exhaustif des maux qui accablent les gabonais, en condamnant vertement la léthargie du gouvernement face aux revendications récurrentes des syndicats des travailleurs. Le front des indignés a également déploré le fait que les femmes commerçantes, qui s’étaient dévêtues il y a quelques mois en guise de protestation contre les exactions policières, n’aient obtenu réparation du préjudice.
Une caravane de conscientisation des compatriotes sur les enjeux de la prochaine présidentielle, à l’initiative du front des indignés, est prévue dans les prochains jours à Libreville.
Nedjma leMonde
Article publié le 27 Février 2016