EGALITE DE CHANCES : la dernière trouvaille en date d’Ali Bongo

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Ali Bongo, visiblement dépité par son propre bilan à la tête du Gabon

Alors qu’Ali Bongo entame les derniers mois de son mandat à la tête du pays, après n’avoir pu mener à terme la majorité des programmes énoncés dans son plan d’action, le chef de l’exécutif a procédé le 23 février dernier au lancement officiel du « programme pour l’égalité des chances pour tous ».

Au moment où de nombreuses personnes trouvent opportun, au terme de son mandat présidentiel de procéder au bilan de ses sept ans passés à la tête du pays, Ali Bongo a tenu à dévoiler sa promesse électoraliste dans laquelle il s’engage sans convaincre personne, à soudainement mettre tous les gabonais sur le même pied d’égalité. Un chapelet de bonnes intentions pompeusement baptisé programme pour l’égalité des chances avec pour piédestaux, l’accès à l’éducation, aux soins de santé, à l’emploi, à l’amélioration de la condition de la femme.

Bien que ces nombreux engagements soient dans le fond, louables, il n’en demeure pas moins qu’Ali Bongo présente un bilan déficitaire en termes de promesses politiques. Dans le fleuve des promesses insatisfaites, l’on peut notamment piocher celle de 2011 relative au transfert d’Universités techniques dans certaines localités de l’arrière payse. Ainsi, en 2014, une partie de l’UOB devait être transférée à Boué, dans la province de l’Ogooué Ivindo, et l’Ecole nationale d’administration, ENA, aurait dû ouvrir ses portes à dans la commune de Koula-Moutou, capitale provinciale de l’Ogooué Lolo. Annoncée avec tambours et trompette, cette promesse de transfert, qui pourtant aurait pu assurer l’égalité des chances, reste à ce jour lettre morte. On ne  saurait passera outre les 5.000 logements par an, devenue à l’épreuve du temps, un serpent de mer.

Durant son allocution de circonstance, le chef de l’exécutif a présenté la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale, CNAMGS, comme une avancée en matière d’accès équitable aux soins de santé. Alors qu’on sait que de nombreux gabonais demeurent privés d’élan de solidarité gouvernementale, même lors de nécessité de prise en charge sanitaire en vue d’une évacuation.  Au regard de cette gesticulation puérile, il y a vraisemblablement lieu de penser à scène de comédie populaire servie sur l’autel de la dérision.

C’est donc dans un contexte d’assèchement des finances publiques imputable à la gabegie au sommet de l’Etat, le tout renforcé par le chute des cours du pétrole, qu’Ali Bongo s’autorise la rêverie d’hisser les gabonais au même pied d’égalité. Trop d’effets d’annonces et d’imagination fertile, à moins de six mois de la prochaine présidentielle. Comme quoi, Ali Bongo aurait tendance à faire des promesses surréalistes, histoire d’espérer surfer sur la naïveté de certains.

Aria Starck

Article publié le 27 Février 2016

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