FILIATION D’ALI BONGO: suite mais pas fin
La filiation d’Ali Bongo n’a pas fini de faire des remous. L’acte de naissance n° 47 du 10 février 1959, issu des archives du Service central d’état civil de Nantes, atteste le fait qu’Ali Bongo est le fils biologique d’Omar Bongo et de son ex-épouse Joséphine Kama. Ce que conteste Onaida Maisha Bongo Ondimba à qui cet acte de naissance a été remis en novembre 2015. Elle a à nouveau porté plainte pour faux. C’est ce que fait savoir le journal français Le Parisien. Mais, ce document ne clôt nullement l’affaire, au vu des nombreuses irrégularités du nouveau document présenté par le journal.
Pour Me Eric Moutet, avocat d’Onaida Maisha Bongo Ondimba, « Il n’est pas rédigé sur le formulaire type en vigueur à l’époque en Afrique équatoriale française (AEF). Il ne comporte ni tampon ni signature de l’officier d’état civil. Loin de répondre à nos questions, il sème encore davantage le trouble ».
Ali Bongo a utilisé de nombreux actes de naissance pour prouver sa filiation, mais ceux-ci sont demeurés tous faux. En 2009, lors de l’élection présidentielle, il a présenté un acte de naissance signé par Serge William Akassaga, alors maire du 3e arrondissement de Libreville. Il reconnaîtra sur les ondes de RFI début 2015 que ce document était « un faux ». Pour tenter de sauver les meubles, en décembre 2014, le journal ‘’Le Monde’’ publie un acte de naissance retrouvé comme par hasard par un proche à Brazzaville. Puis celui de Nantes délivré en novembre 2015 qui, dans son apparence, ressemble à celui de Brazzaville. Un graphologue a d’ailleurs émis des doutes sur ce document du fait de la non-concordance de l’encre, du papier, de sa forme et du manque de signature du document. D’autant plus que dans ses investigations, le journaliste Pierre Péan a découvert qu’Ali Bongo a une sœur de trois mois sa cadette et issue des mêmes parents, Omar Bongo et Joséphine Kama.
Au-delà de l’héritage, le problème posé par ces nombreux actes de naissance est sans nul doute l’utilisation du faux. Et, l’enjeu politique est grand en remettant en cause la candidature d’Ali Bongo et sa fonction actuelle de président de la République. A défaut de mettre en place la haute cour de justice pour trancher ce débat de filiation, seule une enquête judiciaire pourra lever le doute et permettre l’application de l’article 10 de la constitution.
Imony Kombile Giowou
Article publié le 01 Février 2016