La société civile condamne les arrestations arbitraires d’élèves

 

Marc Ona Essangui
Marc Ona Essangui, figure de proue de la société civile gabonaise, engagé en première ligne de ce front contre l’arbitraire

Indignée par la vague d’arrestations arbitraires d’une cinquantaine d’élèves, dans la foulée des exactions d’éléments des forces de police nationale dans l’enceinte du Lycée Paul Indjendjet Gondjout, la société civile libre a exigé, à la faveur d’une conférence de presse organisée le 8 février dernier au siège de la représentation locale de l’Ong Brainforest, la libération immédiate et sans condition de ces apprenants.

« Une libération immédiate et sans condition des élèves arbitrairement arrêtés », c’est la requête adressée au gouvernement. En effet, le 1er février courant, lors d’un mouvement de protestation d’élèves du Lycée Paul Indjendjet Gondjout contre le retard de paiement de la bourse d’études, près d’une cinquantaine d’entre eux avait été interpellée, avant leur détention arbitraire.

Triste constat qui a suscité la levée de boucliers de la société civile, qui rend le gouvernement responsable de tout ce qui pourrait arriver par la suite, en ces temps de zèle des hommes habillés à verser dans des pratiques rétrogrades «  sévices corporels, tortures, dont la sinistre réputation terni l’image du Gabon ».

A l’origine du mouvement de protestation des élèves de l’ex-Lycée d’Etat de l’Estuaire, il y a les arriérés de bourse du deuxième et troisième trimestre de l’année scolaire écoulée, et même du premier trimestre de l’année en cours. Malheureusement, le mouvement pacifique des élèves a été sévèrement réprimé par une soldatesque digne des « Tontons macoutes » de l’ancien régime Duvalier, en Haïti. En effet, face à des enfants vulnérables et désarmés, des unités d’élite des forces de police nationale, armées jusqu’aux dents, ont agi de manière disproportionnée, au mépris des franchises scolaires.

Le silence complice de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves du Gabon (Fénapeg) a fortement été déploré par la société civile libre. Avant de remettre en cause sa capacité à agir de façon libre et indépendante, quand des agissements d’une telle violence se produisent dans les établissements. Cette structure fédératrice des parents d’élèves, à en croire de professionnels de l’éducation, aurait trop d’accointances avec la tutelle. Signe des temps, son président en exercice est un cadre du ministère de l’éducation nationale.

C’est donc fort de ce constat qu’une structure, encore en gestation, verra le jour dans les prochains jours. Coordonnée par la coalition « ça suffit comme ça », il s’agit de l’association des parents pour la défense des droits et intérêts des élèves et étudiants (APADDEE). C’est une structure indépendante, capable de porter les revendications et frustrations des élèves, en garantissant leur sécurité et l’amélioration des conditions d’hygiène pour une meilleure qualité d’enseignement.

Nedjma le Monde

Article publié le 10 Février 2016

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