
C’est dans une salle comble que Léon Paul Ngoulakia, ancien Directeur général de la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) a livré une déclaration à la presse et à l’opinion nationale le 12 février dernier, après la tentative avortée le 19 décembre 2015.
C’est une invite au dialogue qui a émaillé le discours de l’ancien membre du comité central du Parti démocratique gabonais (PDG), en présence de nombreuses personnalités de l’opposition et de la Société civile. Prenant comme témoignage les actions de feu Omar Bongo qui a toujours privilégié le dialogue et le sens du compromis plutôt que le combat, lors de la gestion des conflits. Tout en saluant l’appel émis par les évêques du Gabon lors de leur récent synode, à propos de la nécessité d’un dialogue dans la paix pour les populations du Gabon, « le grand frère » du président de la République a estimé qu’il est capital pour le peuple gabonais de se distinguer des hommes et femmes sans foi ni loi, par le choix du dialogue comme mode d’expression et de revendication des droits fondamentaux. «Je me permets de saisir la présente opportunité pour vous demander de mettre nos énergies ensemble, afin que de manière démocratique, nous puissions conjurer le spectre d’une explosion politique et sociale qui pourrait être difficilement rattrapable, si l’on n’y prend garde», a-t-il déclaré.
Parlant de sa démission du PDG, parti politique dont il avait intégré le bureau central en 1986, et ayant soutenu l’actuel président de la République lors de l’élection présidentielle de 2009, il a déclaré ce qui suit « J’ai constaté très tôt que nous nous détournions de cet objectif commun. Plutôt que de nous mettre au service du peuple, nous étions entrain de privilégier nos intérêts particuliers en marginalisant l’immense majorité de nos compatriotes, lorsque nous ne faisions pas de chasse aux sorcières ». Ce constat sonne le glas de la rupture, malgré les intimidations de toutes sortes sur sa famille et ses proches. Pourtant, à l’instar de nombreux compatriotes, il a cru à « l’Avenir en confiance ».
Cousin germain du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, Léon Paul Ngoulakia a fait une démission fracassante du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) le 16 octobre 2015, à travers une correspondance adressée au Secrétaire exécutif de ce parti, correspondance dans laquelle il évoquait des « raisons personnelles ». Il a par la suite tenté de livrer une déclaration publique au quartier Akébé dans le 3ème arrondissement de Libreville le 19 décembre dernier. Des individus soupçonnés d’être proches du pouvoir avaient fait irruption dans la salle et avaient essayé de s’en prendre à l’ancien directeur général de la Caistab.
En réalité, Léon Paul Ngoulakia était en rupture de ban avec le giron présidentiel depuis qu’il avait été révoqué du Secrétariat général du Conseil national de sécurité (CNS), le puissant service national de renseignements qu’il dirigeait. Il fut promu ensuite Directeur général de la Caisse de stabilisation et de péréquation, un véritable « matelas financier ».
Imony Kombile Giowou
Article publié le 15 Février 2016