Près de 25 millions subtilisés à la mère de Mboulou Beka

Mboulou Beka, assassiné le 20 décembre 2014 lors d’une répression dans le sang d une marche à l invitation de l ‘opposition
Comme si la douleur intenable suite à la perte tragique de son fils ne suffisait pas, Paulette Anguezomo Mendene, la mère de Mboulou Beka, étudiant assassiné lors de la marche réprimée de l’opposition du 20 décembre 2014, s’est faite dépouillée une somme estimée à près de 25 millions de francs Cfa à son domicile, au village « Konoville les deux églises », bourgade située à une trentaine de kilomètres de Bitam, chef-lieu du département du Ntem.
Un peu plus d’un mois après l’organisation en catimini des obsèques de celui que certains ont inscrit dans l’histoire des « martyrs » du Gabon, le village Konoville a enregistré un autre drame. Les millions de la consolation de l’assassinat de Mboulou Beka ont été emportés par le concubin de sa sœur prénommée Nathalie, le dénommé Daniel Espoir Matip, plus connu sous le diminutif de « Ngom », de nationalité camerounaise, la quarantaine révolue. Le présumé voleur et repris de justice vivait en parfait harmonie avec sa belle-famille, et surtout avec Nathalie, à qui la maman avait confié la garde de la colossale somme après les obsèques tumultueuses du jeune étudiant, en décembre 2015.
De source proche de la famille, le vol a été perpétré dans la journée du lundi dernier. Ce jour-là, Paulette Anguezomo Mendene serait allée vaquer à son occupation champêtre. Et, Nathalie serait partie du domicile familial très tôt au lieu dit « Ngonden », pour ravitailler son commerce. La jeune commerçante aurait l’habitude de s’y approvisionner en vivres frais, qu’elle écoule par la suite au marché de Bitam. C’est donc en son absence que son amant, qui avait certainement mûri son coup de maitre, serait passé à l’action. Après son infraction, le mis en cause a pris la poudre d’escampette en direction de son Cameroun natal. Sa dulcinée et le frère aîné aux abois ont tenté vainement de le rattraper sans succès. Ils ont décidé de saisir les autorités judiciaires camerounaises à travers une plainte déposée dans un commissariat de la ville d’Ambam, situées à une trentaine de kilomètres du « Marché mondial », à la frontière avec le Gabon.
Alors que la tombe de son fils attendait encore d’être rehaussée d’une pierre tombale, Paulette Anguezomo Mendene, par ailleurs chef du village de Konoville, s’était déjà lancée dans l’activité informelle du « prêt avec intérêts ». Le but étant de multiplier son capital à des fins dont elle seule connaît. De source proche, depuis cet incident, la mère du défunt serait presque dans un état comateux à son domicile. Au travers de ce vol, de nombreux villageois y voient une sorte de punition. D’aucuns susurrent que c’est l’esprit de Mboulou Beka qui serait à l’origine de ce malheur. Et même que certains proches de la famille auraient vu le disparu en songe après ses obsèques, promettant de demander des comptes à tous ceux qui avaient perçu de l’argent ainsi qu’à ceux qui ont prélevé des parties de son corps au cours de son séjour à la morgue.
Nedjma leMonde
Article publié le 19 février 2016
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