
En ces temps de crise pétrolière, ce n’est pas l’heure de faire la fine bouche. C’est notamment le cas de Michel, un maçon licencié d’une société pétrolière, désormais réduit à verser dans des boulots ‘’ salissants’’ sur le chantier du futur stade de Port-Gentil, au nom de la survie ! Lui, à l’instar de nombreux autres ouvriers, doit travailler presque 7 jours sur 7, pour espérer percevoir 150.000 francs Cfa par mois, contrairement au salaire de 800.000 francs Cfa qu’il percevait du temps de sa présence en activité dans le secteur pétrolier. Les exemples de ce genre sont légion. Il faut noter que les ouvriers déployés sur ce chantier sont ‘’pointés’’ à 4.500 francs Cfa/ l’heure. C’est pourquoi l’un de ses voisins d’infortune, un prénommé, Pierre, affirme : « Ce ne sont pas des salaires que nous avons, nous percevons des per-diem ».
Aux faibles émoluments, s’ajoute l’absence d’équipements de protection individuelle : gilets, casques, chaussures de sécurité, etc. Tout l’arsenal inhérent au travail sur chantier n’est pas fourni, contrairement à ce qui est présenté à l’opinion lors des visites techniques du chantier par les officiels, à coups de renforts médiatiques. « On n’a pas de gilet. On n’est pas en sécurité. Quand l’engin arrive, il faut fuir », nous a confié un des nombreux travailleurs gabonais de ce stade en construction du côté du quartier N’tchengue.
Autre problème et non des moindres, celui de la communication par voie orale sur le site. Faute de partager une langue commune, travailleurs gabonais et chinois communiquent au moyen des signes. La plupart du temps, des incompréhensions et malentendus plombent l’avancée optimale des travaux.
Rappelons que le Gabon devrait abriter dès janvier prochain la 31 ème Coupe d’Afrique des Nations de football, Can 2017. En conformité avec le cahier des charges de la Confédération Africaine de Football, Caf, quatre poules ont été tirées au sort et verront les pays qualifiés prendre part à la compétition dans quatre villes choisies : Libreville, Franceville, Oyem et Port-Gentil. La dernière ville citée ne disposant pas de stade aux normes et standards internationaux, les autorités gabonaises s’attèlent justement à sortir de terre une infrastructure adaptée. Ce chantier a été confié à la société ‘’ China Construction Engineering. ‘’ Laquelle compte livrer en octobre prochain cette infrastructure de 20.000 places
Elang-Mane
Article publié le 24 Mars 2016