
Ils sont de plus en plus nombreux, ces automobilistes qui désertent les stations de lavage classiques pour des points de lavage naissant spontanément au centre-ville, aux abords des administrations et centres commerciaux de Libreville. Depuis plusieurs années, ces points de lavage s’invitent au centre-ville au mépris de l’image de notre capitale.
L’esplanade de l’hôtel le Mont de Crystal, le carrefour de la SEEG et bien d’autres espaces sont transformés en stations de lavage de voitures à ciel ouvert. Fabrice Ndo, un de ces laveurs, nous a laissé entendre que ses camarades et lui s’approvisionnent en eau dans un ministère proche de leur lieu de lavage. Pour 1.000 francs Cfa, il s’occupe uniquement du lavage externe du véhicule qui lui est confié. « Il faut que les voitures soient bien lavées pour que les propriétaires reviennent chez moi. Vous savez que la concurrence est rude », a-t-il souligné.
A l’aide d’un seau d’eau et d’un chiffon, ils se mettent à l’œuvre pour que les véhicules qui leur sont confiés soient aussi propres que reluisants. Une scène à laquelle nous avons assisté ce lundi 14 mars 2016 et qui nous a permis de comprendre le mode opératoire des jeunes gens qui se livrent à cette activité.
Dès qu’une voiture arrive, ces laveurs aident le conducteur à trouver un emplacement pour se garer et le guident afin de lui permettre de réussir son créneau, compte tenu de l’étroitesse de la chaussée et de l’absence d’un parking permettant un bon stationnement.
Organisés en petits groupes, les laveurs de voitures veillent et proposent divers services (lavage, gardiennage, etc.) sur leur « territoire » pour une somme comprise entre 1.000 et 1.500 francs Cfa. Un des usagers rencontrés, qui n’a pas décliné son identité, nous a confié qu’il n’a pas d’autre choix que de confier sa voiture à ces jeunes laveurs.
« Je lave ma voiture ici, parce que c’est là que je la gare tous les jours. Le gardiennage ne me coûte que 500 francs Cfa par jour. Et pendant que je suis au bureau, je suis convaincu qu’à la sortie, je trouverai ma voiture bien propre et sans dommages », a-t-il relevé.
Cette pratique permet certainement de générer un minimum de revenus à ces jeunes déscolarisés et désœuvrés, mais, il faut l’avouer, elle ternit l’image de la ville. L’idéal serait de leur trouver un cadre approprié, qui préserverait en même temps le visage de la capitale.
Elang-Mane