

Si pour certains le recours des trois députés exclus du Parti démocratique gabonais, PDG, et ayant créé une aile dissidente ‘’PDG-Héritage et Modernité’’ est un aveu de culpabilité ou un rétropédalage pour conserver les acquis, il n’en est rien. La réalité est tout autre. Une fois de plus, le pouvoir vient de montrer que bien que doté de nombreux juristes, l’application des textes est loin d’être l’apanage des émergents.
Les exclusions de Michel Menga, Alexandre Barro Chambrier et Jonathan Ignoumba, pour avoir dit à Ali Bongo qu’il mène le pays à la ruine, sont arbitraires. Si les élus sont bien exclus du PDG, il n’en demeure pas moins que leur statut de député ne peut leur être retiré. Car un mandat de député n’appartient pas à une formation politique mais au peuple. Une affaire similaire a déjà été traitée en 2011 lors de l’exclusion de Paulette Oyane Ondo et Jean Christophe Owono Nguema, sous la houlette de l’Union interparlementaire, une organisation créée en 1889 qui regroupe tous les parlements des Etats souverains et dont le Gabon y a adhéré. Les membres d’Héritage et Modernité devront donc finir leur mandat en tant que députés indépendants.
De plus, Michel Menga, Alexandre Barro Chambrier et Jonathan Ignoumba n’ont pas été entendus avant leur exclusion. C’est d’ailleurs ce que révèle le président de la commission permanente de discipline du PDG, Emmanuel Nze Bekalé dans le journal L’Union du week-end écoulé. De même, l’article 151 des statuts du PDG ne dit pas autre chose : « Sous peine de nullité de procédure, les parties sont entendues de manière contradictoire ».
Imony Kombile Giowou
Article publié le 17 Mars 2016
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