
Faire le rapport d’état, six mois après sa nomination comme administrateur provisoire, telle a été l’objet de la conférence de presse animée le lundi 21 mars dernier à Libreville, par Michaël Adandé.
Nommé à la tête de la Poste SA en octobre dernier, pour tenter de sauver l’entreprise face à un fatidique sort, Michaël Adandé s’est dit être dans l’obligation de faire un bilan des activités et des mesures prises, en vue de sortir la Poste S.A de la mauvaise passe dans laquelle elle se trouve depuis plusieurs mois : « Il y a quelques mois, nous avons fait l’état des lieux de la Poste. Une crise qui a créé des désarrois sur le plan national et international. Aujourd’hui, il nous faut faire face à la situation qui est la nôtre. Faire un rapport d’état. Vous devez être mis au courant pour éviter des interprétations diverses ».
Le PDG de la poste S.A a rappelé que cette administration à plusieurs services est plongée dans une situation de crise budgétaire, notamment consécutive à la baisse du prix du baril de pétrole. Autre motif du plomb dans l’aile, les prêts accordés à la clientèle ont été effectués sans avoir mesuré les risques. Sans compter les malversations financières à tous les niveaux et les dettes qui s’élèvent à plusieurs milliards de francs. Il faut par ailleurs relever que plus de 800 agents n’ont pas le profil de l’emploi et sont surpayés.
Pour Michaël Adandé, la situation de la Poste SA n’est pas insurmontable : « Depuis le l5 octobre 2015, la Poste SA est en état de veille. Les cas spécifiques sont traités contrairement à ce qui est véhiculé partout. Les efforts sont en train d’être faits pour ramener la sérénité. », a-t-il mentionné. Pour le PDG, l’Etat, principal actionnaire, devrait décaisser un budget conséquent pour permettre, comme l’a souhaité Ali Bongo, le redressement du groupe. Les prêts de la clientèle devront être remboursés et il doit être mis fin aux malversations financières. De même, toutes les filiales du groupe sont invitées à fusionner.
Dans la perspective d’un redressement à pas forcés, le Poste S.A est placée pour six mois, sous administration de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, dont le travail d’audit permettra de mieux circonscrire le mal, en vue d’apporter des remèdes efficients.
Aria Starck
Article publié le 23 Mars 2016