
Le pouvoir a utilisé, comme à son habitude, des manœuvres pour empêcher un rassemblement de l’opposition, lors d’un séjour sur place de l’opposant Jean Ping. Le maire de Franceville, Roger Ayouma a annulé un rassemblement qui prévu à cet effet dimanche 28 mars dernier, du côté de la place de l’indépendance, prétextant du décès de l’évêque du diocèse de Franceville, Monseigneur Timothée Modibo, rappelé à Dieu le 17 mars dernier. Curieusement, ce décès n’a nullement servi d’alibi pour interdire dans le même espace de temps et dans la même commune, les rassemblements organisés à l’occasion de la présentation officielle de la mascotte de la Coupe d’Afrique des Nations, CAN 2016, outre les manifestations politiques organisées par les membres du Parti démocratiques gabonais, PDG au pouvoir, pour adouber Ali Bongo.
Certes, le respect de nos morts est important. Mais, à l’endroit de l’édile Roger Ayouma, il convient de faire remarquer que Rose Francine Rogombe, Présidente du Senat morte en fonction et par ailleurs Présidente de la République par intérim au lendemain de la mort d’Omar Bongo en 2009, n’avait pas eu droit au même égard lorsqu’elle est décédée. En effet, un rassemblement organisé par Ali Bongo et ses partisans avaient eu lieu à quelques pas du domicile de la défunte, au moment où la famille faisait son deuil. La sonorisation très performante, utilisée pour la circonstance, résonnait jusque dans la cour de la résidence du couple ROGOMBE. Et, Ali Bongo était présent à cette manifestation organisée au mythique Carrefour Rio. Maintenant, pour empêcher Jean Ping de tenir un meeting à Franceville, Ali Bongo a eu comme prétexte, à travers le maire de cette ville, le décès de l’évêque de la commune. Manifestation de la peur qui ronge chaque jour un peu plus, un pouvoir aux abois.
Imony Kombile Giowou
Article publié le 29 Mars 2016