

Par : Jonas MOULENDA
Mesdames et Messieurs,
Je viens, à travers cette philippique, vous exhorter à tourner la page de l’histoire agressive que vous écrivez depuis 2009 avec Ali Bongo Ondimba. L’heure est grave. Il est grand temps que vous fassiez un choix qui vous garantirait la paix ainsi qu’à tous vos descendants. « La poule qui a ses petits ne traverse pas le feu », disait mon grand-père.
Toute personne aimant son pays ne peut pas soutenir un dictateur. Comment Ali Bongo Ondimba peut-il encore vous chloroformer jusqu’à ce point ? Etes-vous conscients de la direction que notre pays a prise depuis qu’il a accédé, par la force, aux manettes de l’Etat ? En l’encourageant à briguer un second mandat, vous participez à détruire notre pays. Ce qui est un paradoxe. Mon aïeul disait : « On ne fait pas de trous dans la pirogue à bord de laquelle on se déplace. »
Ali Bongo Ondimba agite l’épouvantail de la peur, non pas vis-à-vis des coupeurs de têtes, des criminels sanguinaires, des trafiquants d’organes humains et des détourneurs de fonds publics, mais à l’encontre de pauvres innocents qui ne demandent que le minimum vital. Comprenez la douleur des nombreuses familles qui subissent les affres de son régime dictatorial. « Si tu penses que le pain ne ressent pas la chaleur dans le four, prends sa place », disait mon papy.
Vous devez le considérer comme un féroce tortionnaire, tant il rechigne à rendre justice à toutes les familles victimes d’actes effroyables commis par ses protégés. De plus, ses six années de règne nous ont rappelé qu’il pouvait être président de la République tout en faisant tuer et torturer ses concitoyens. Aujourd’hui, il ne rassure plus grand monde. « Quand on coupe le tibia, la cuisse s’en inquiète», me faisait remarquer mon grand-père.
Soyez donc réalistes. Arrêtez-vous un moment devant le miroir de l’histoire et voyez-y tout le mal que ce régime a fait et continu de faire à notre beau pays depuis bientôt cinquante ans. Ce mal s’est aggravé avec le choix que vous avez fait en portant au pinacle Ali Bongo Ondimba. Vous le savez. Après votre introspection, repentez-vous et désolidarisez-vous de lui, avant qu’il ne soit trop tard. Mon pépère me prévenait que « c’est lorsque l’eau est encore au niveau des mollets qu’on doit quitter la rivière qui entre en crue ».
De par votre cupidité, vous êtes responsables de la situation actuelle de notre pays. Réfléchissez et rejoignez le camp des lutteurs. Ne vous rangez plus derrière un despote qui bâtit son bonheur sur l’autel du malheur du peuple. C’est une très grave erreur de vouloir maintenir Ali Bongo Ondimba au pouvoir. Ou de lui permettre de s’y maintenir. Il précipite le Gabon dans l’abîme parce qu’il n’a d’attache ni avec la patrie ni avec nos ancêtres. « Seul ton doigt sait où te gratter », disait mon papé.
Ce président à la tolérance hypocrite et à l’infantilisme démagogique est une catastrophe dans l’histoire politique de notre pays. C’est vous qui l’avez porté en 2009. A cause de votre cupidité, vous voulez le maintenir à la tête du pays, alors que vous savez très bien que son mandat n’a été qu’un cuisant échec. Ayez le courage de le reconnaître et de vous désolidariser de lui. Quittez le camp du despote pour rallier celui des patriotes. Laissez-le seul avec sa légion étrangère. Mon aïeul disait : « Seul un étranger va boire de l’eau dans un étang où est mort un chien. »
Pour le pouvoir, Ali Bongo Ondimba est capable de tuer tous ses semblables, alors qu’il sait très bien qu’ils ne veulent plus qu’il les gouverne. Il est devenu un danger pour la paix sociale dans notre pays. Ses appétits politiques boulimiques doivent inquiéter tout citoyen épris de justice et de paix. Désolidarisez-vous d’un tel dirigeant. Puisqu’il s’est écarté du chemin tracé par ses piliers que vous êtes, laissez-le se casser la figure seul. Mon grand-père disait : «Si le petit de la gazelle s’éloigne de ses parents, sa peau finit sur le tam-tam.»
Mesdames et Messieurs, réfléchissez et mettez Ali Bongo Ondimba en quarantaine. Si vous ne faites rien, vous assumerez ensemble les dégâts qu’il cause déjà pour se maintenir au pouvoir. Si ses sbires tuent des innocents, l’odeur du sang de ces martyrs vous poursuivra partout même si vous vous parfumez. « Celui qui se cache ne cache pas son mauvais renom pour autant», disait mon aïeul à la sagesse avérée.
Article publié le 08 Mars 2016