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PDG : La déchirure !

PDG : La déchirure !
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Alexandre Barro Chambrier figure de proue d’Héritage et Modernité, célébrant à cœur joie le divorce d’avec Ali Bongo Ondimba

Le paysage politique se reconfigure avec la création le 10 mars 2016 d’une aile dissidente du Parti démocratique gabonais (PDG). L’aile politique dénommée, PDG-Héritage et Modernité.

Après l’éviction le mercredi 9 mars du Parti démocratique  gabonais (PDG) de trois membres du groupe Héritage et Modernité «H&M», les députés membres d’H&M ont rejeté cette décision arbitraire, non sans continuer à se réclamer de l’héritage légué par les pères fondateurs de ce parti. Dans la foulée ils ont décidé le jeudi 10 mars dernier de la création de l’aile « PDG- Héritage et Modernité ». Cette scission est la résultante de dérives autoritaires constatées au sein du parti depuis 2009, date de l’arrivée d’Ali Bongo à la tête de cette formation au pouvoir. Convaincu que le PDG n’est pas l’héritage d’une famille ou d’un clan, Michel Menga, député de Cocobeach, au nombre des trois victimes d’exclusions prononcées le mercredi 9 mars, à déclaré : « Nous allons nous battre pour préserver notre héritage, nous disons non à notre exclusion du PDG. Nous avons travaillé dure pour le rayonnement de ce parti et nous ferons tout pour préserver notre héritage », avant d’ajouter, « Nous sommes prêts à payer pour libérer notre pays. A partir d’aujourd’hui, rendrons coup pour coup ». Le ton est donc donné à trois jours du congrès anniversaire devant adouber Ali Bongo comme « candidat naturel » de l’aile PDG restée sous son contrôle.

Pourtant, Ali Bongo aurait pu éviter  cette déconfiture au parti qu’il dirige depuis la mort en 2009 de son père et président fondateur, Omar Bongo Ondimba. Dès juin 2015, les militants pédégistes réunis au sein du rassemblement H&M réclamaient plus de démocratie au sein du parti pour être en accord avec la devise de celui-ci : « Dialogue- Tolérance et Paix », crédo galvaudé par certains membre du PDG au nom de leur proximité avec le « Distingué Camarade », président du parti. Face à cette menace de déchirure encore latente, «la sonnette d’alarme avait souvent été tirée » en dénonçant les dysfonctionnements internes au PDG. Disons, un lot de récriminations qui mettaient en lumière les inquiétudes des uns et des autres quant à la gouvernance qui n’a de cesse eu des conséquences fâcheuses sur le climat socio-politique dans le pays. Mais le comité technique mis en place pour préparer le congrès dit de clarification qui visant à parer au plus pressé, n’a pas été à la hauteur des espérances.

Une quinzaine de députés PDG a été formellement identifiée lors de cette manifestation. Faustin Boukoubi et Ali Bongo vont –ils continuer dans leur logique de radiation ? D’autant que l’aile dissidente présentera un candidat à l’élection présidentielle prochaine pour contrer les velléités dictatoriales d’Ali Bongo.

En définitive le PDG se retrouve confronté à la mise à mal de son unité, à l’instar de certains partis de l’opposition, tel que l’Union du peuple gabonais (UPG), l’Alliance démocratique et république, Adere, le Mouvement de redressement national, Morena, etc…..

A l’aune des ces dernières évolutions, c’est le cas de dire que l’avenir politique d’Ali Bongo est loin d’être en confiance.

Imony Kombile Giowou

Article publié le 11 Mars 2016

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