CHRONIQUE POLITIQUE : Démocratie nouvelle, un nouveau né au langage et attitudes de ‘’Collabo’’

Posté le 29 Avr 2016
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Le bureau national de Démocratie nouvelle, avec au centre son président, René Ndemezo’o Obiang

En caressant le secret espoir de dynamiter un certain nombre de partis du bord opposition auquel elle se revendique pourtant, avec pour cible privilégiée, l’Union nationale, Démocratie nouvelle, DN, exhumée de la tombe du conseil pour le salut de la république, CSR, choisit ainsi de reléguer en combat d’arrière garde, la fin de règne du régime des Bongo, représenté par le faussaire invétéré, Ali Bongo Ondimba. Toute chose qui s’apparente à une déconstruction de l’échelle des priorités, en ces temps de soif inextinguible de la fin du joug pesant, Bongo-PDG, vieux d’un demi-siècle.

En prenant pour cibles un pan des partis d’opposition auxquels le directoire de Démocratie nouvelle voue vraisemblablement une haine viscérale, ce nouveau né dans l’arène politique nationale, ouvre de fait un boulevard aux pieds d’Ali Bongo, dont la candidature par effraction est dénoncée et combattue par de nombreux partis de l’opposition, visiblement rangés dans le viseur de Démocratie nouvelle. Candidature qui ne saurait être sujette à caution, au nom du strict respect de l’article 10 de la constitution, qui frappe Ali Bongo d’inéligibilité pour défaut de pièce d’état civil authentifiée.

La détention par Ali Bongo d’une pile de faux actes de naissance, dont l’un  a été versé à son dossier de candidature lors de la présidentielle de 2009, remet en cause sa filiation avec feu Omar Bongo Ondimba. L’homme est depuis lors sous le coup de poursuites judiciaires pour faux en écritures publiques et pour faux et usage de faux, en somme, pour parjure, qui sonne le glas du déficit d’exemplarité à ce niveau de responsabilité. Et en dépit de cette mise à mal de l’éthique et du vivre ensemble régies par la loi fondamentale qui s’applique à tous, Démocratie nouvelle se donne à envisager des mesures atténuantes au bénéfice du candidat faussaire, en n’excluant pas l’hypothèse de sa candidature, et donc, d’une faillite morale programmée. Drôle de manière de vouloir sauver le Gabon, en portant caution à la forfaiture au sommet de l’Etat.

La guerre latente orchestrée contre le pan de l’opposition présent dans le viseur de DN, ne saurait être une partie de plaisir, voir, une partie de jeu gagnée d’avance. « André Mba Obame, AMO, ne sera pas tué deux fois » nous confiait sous anonymat un cadre de l’Union nationale, formation politique contre laquelle sont orientés le gros des tirs de mortiers et de lance-roquettes anti opposition aux Bongo.

DN fait le choix de souffler le chaud et le froid, en faisant d’une part sienne le projet de destitution d’Ali Bongo, tout en pissant dessus, d’autre part. ‘’Le scrutin aura lieu avec ou sans Ali Bongo’’ clame t-elle en toile de fond, comme pour donner quitus à la candidature d’un sans papier, et donc, d’un hors la loi. Comment s’expliquer cette attitude digne de ‘’collabo’’, émanant de dignes fils du pays, agissant pourtant à l’abri d’une menace au couteau ? A chacun de se faire son opinion !

Paul Davy

Article publié le 29 Avril 2016                                                                    

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