La Sogatra à l’heure du challenge : Réhabilitation, amélioration et optimisation

sogatra bus
Aperçu du parc automobile de la société gabonaise de transport, Sogatra

Communiquer  sur l’état de santé actuel de la Société gabonaise de transport, Sogatra, et présenter le plan de restructuration mis en œuvre par la plus haute autorité de l’administration, étaient l’objectif principal d’un’atelier-débat initié par son directeur général,  Patrick Assélé Ondziani, le mardi 5 avril 2016, dans les locaux de cette unique société publique de transport terrestre du pays.

Sous le thème « La Sogatra, aujourd’hui et demain », cet atelier-débat, organisé plusieurs mois après le déclenchement de  la crise qui a secoué cette entreprise sous perfusion du fait d’un déficit managerial, a consisté à éclairer les populations sur le plan de restructuration de ladite société au moment où un nouveau management s’installe. Le nouveau manager, Patrick Assélé, envisage de placer son action sur le triptyque : réhabilitation, amélioration et optimisation. Pour le  directeur général de la Sogatra : « le but étant de trouver des solutions concrètes qui permettront d’amorcer la transformation de la Sogatra en une société viable et capable de répondre aux missions assignées par l’Etat, à savoir : le transport urbain et interurbain des populations à moindres coûts et dans des conditions de sécurité et de confort », a-t-il indiqué.

Concernant la situation actuelle de la Sogatra, il ressort qu’elle dispose de très peu de moyens financiers, techniques et matériels pour assurer correctement sa mission de service public. La société est surendettée auprès de ses partenaires du fait des dettes accumulées au fil du temps. Et, bien que l’Etat eut renfloué périodiquement la société ou apurer sa comptabilité, il convient d’intégrer le fait que la mission confiée à la Sogatra est et restera structurellement déficitaire. L’amélioration qualitative et quantitative de l’offre de service est génératrice de coûts importants. La subvention d’exploitation octroyée par l’Etat au titre de l’exercice 2016 est de l’ordre de 3,800 milliards de francs Cfa, contre 6,800 milliards en 2015. Celle-ci ne couvre pas la totalité des salaires et charges sociales de l’entreprise, estimés à 6,600 milliards de francs Cfa pour l’année en cours. La société va donc très mal : plus de 70 de ses bus affectés au transport urbain sont immobilisés depuis plus de six mois.

Devant cette situation désastreuse, la direction générale se dit prête à se lancer dans de nouveaux défis. Plusieurs action immédiates seront mises en place suite aux recommandations de la mission d’audit et à l’élaboration en cours du budget 2016. La réhabilitation de la société avec la baisse des charges de fonctionnement et l’extension du réseau aura pour entre autre conséquence l’ouverture de 6 nouvelles lignes urbaines à Libreville ; la création des brigades itinérantes et anonymes de contrôle, d’information et de dénonciation des infractions, etc. Des actions à court terme en vue de l’amélioration de la production seront également menées: la réhabilitation de 50 taxis et de 30 bus ; le lancement des lignes Libreville-Makokou et Libreville-Oyem-Bitam; la mise en place d’une commission de réexamen et d’harmonisation des salaires ainsi que l’évaluation de la dette actuelle de la Sogatra. Et enfin, l’optimisation de la capacité de production avec des actions à moyen terme, telles l’étude conceptuelle et la construction de la base d’Angondjé.

Nommé en novembre 2015, et après 100 jours de management, Patrick Assélé Ondziani se dit prêt à relever la société qui est aujourd’hui synonyme de grèves perlées sur fond de revendications salariales.

Aria Starck

Article publié le 7 Avril 2016

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