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Des membres du réseau gabonais de personnes vivant avec le VIH ont tenu à rencontrer le ministre délégué de la santé, Denise Dikoumba, mardi 12 avril dernier, suite à la pénurie d’antirétroviraux observée depuis plus de cinq mois dans les centres de traitement ambulatoire du Gabon (CTA). Cette pénurie est à l’origine de plusieurs décès dans leur communauté.
Dans le but de rappeler au gouvernement que leur survie en dépend, les personnes vivant avec le VIH au Gabon ont déploré le comportement des autorités gouvernementales qui, jusqu’à ce jour, n’ont pas résolu le problème qui pèse sur la vie des personnes séropositives. Une situation qui occasionne un sérieux trouble psychologique avec la crainte d’une détérioration rapide de leur santé, au pire des cas une mort évidente, faute du suivi médical adéquat.
Les centres de traitement ambulatoire manquent d’antirétroviraux, ARV. Il s’agit de médicaments qui améliorent la qualité de vie des malades en rendant la charge virale indétectable dans le sang. Le traitement permet ainsi de maintenir les malades en vie pendant plusieurs années. Cette pénurie résulterait du fait que l’office pharmaceutique national, OPN, n’a lui-même pas encore reçu les ARV. Donc, il ne peut procéder à une redistribution quelconque dans les différents CTA. Selon le réseau gabonais des personnes vivant avec le VIH, plus de 300 personnes sont en attente afin de pouvoir continuer leur traitement.
Rappelons que la prise d’antirétroviraux est un traitement à vie, sans interruption de la part du malade. Fort de ce constat, la vice-présidente du réseau gabonais de personnes vivant avec le VIH, a lancé un cri d’alarme tout en déplorant la lenteur dont fait preuve le gouvernement face à la menace sans cesse croissante qui pèse sur la vie des séropositifs.
La ministre déléguée a tenu, quant à elle, à rassurer la communauté des personnes séropositives en affirmant que la commande a déjà été lancée en Inde et que dans les plus brefs délais les malades seront en possession des ARV.
Ces assurances qui sont données au moment où la Cour des Comptes vient de présenter la synthèse du rapport, très critique, de l’audit de performance sur les dépenses liées à la lutte contre le VIH-Sida et le paludisme au Gabon ne peut que laisser dubitatif. En effet, comment expliquer la pénurie actuelle des ARV que connaissent les CTA, au regard des importants financements extérieurs et de l’aide technique apportée par les organisations internationales ? Pourquoi les autorités compétentes n’ont-elles pas lancé la commande des ARV plus tôt afin d’éviter la pénurie ? Gérer n’est-il pas prévoir Mme la Ministre déléguée ?
Aria Starck et Nedjma leMonde
Article publié le 16 Avril 2016
