Vandalisme chez le président de l’UPG

Moukagni Iwangou
Jean de Dieu Moukagni Iwangou, ne fait pas le fine bouche pour dénoncer cette agression aveugle

A quelques mois de l’élection présidentielle, la pression s’accentue sur les opposants. C’est le constat que nous faisons suite à l’acte de vandalisme au domicile de Jean de Dieu Moukagni Iwangou le 23 avril en après-midi. Un huissier de justice a été saisi pour constater les faits avant que les forces de police, qui avaient refusé de se rendre sur les lieux, ne se décident finalement à le faire. Comment peut-on encore croire à un Etat de droit dans ce contexte ? Un citoyen est en détresse et ne peut trouver secours auprès des autorités judiciaires de son pays à cause de ses opinions politiques.

Voilà des forces de l’ordre, ou du moins des éléments de ces forces qui ont choisi de se soumettre à un homme plutôt que de jouer leur rôle de protecteur de la société en sécurisant les citoyens. Tout ceci pousse à comprendre qu’il y a vraiment urgence.

Le régime obsolète d’Ali Bongo est aux abois. La lutte contre la criminalité est un leurre vu qu’elle est organisée par les délinquants qui disent la combattre. Les attaques contre les hommes politiques de l’opposition sont légion. L’utilisation des méthodes répressives à l’encontre du peuple n’est autre que tentative d’intimidation visant à faire peur au peuple qui veut mettre un terme à la gestion scabreuse d’Ali Bongo et de ses amis émergents depuis maintenant sept ans.

En sept ans, Ali Bongo Ondimba a quasiment quadruplé les effectifs dans la quasi-totalité des corps. L’on croyait que tout ce ramdam était pour accroître la sécurité du pays. Des scènes qui laissent à désirer sont commises parfois sur des hauts gradés qui, comme au carrefour Nzeng-Ayong, sont insultés par ces petits soldats recrutés sans enquête de moralité. L’on a vite compris que tout ceci a un but précis : organiser des corps d’obligés qui seraient utilisés pour brutaliser les populations lorsque cela s’avérera nécessaire. Et lorsqu’on tire la sonnette d’alarme que le terrorisme est en train d’être organisé au sommet de l’Etat, on cherche les poux sur la tête aux journalistes.

Cette attitude terroriste semble être le seul langage que connaît le régime en place, et est la preuve que la maison PDG-ABO s’effondre. Pour rappel, Jean Ping a subi cette violence d’Etat lorsqu’une centaine de jeunes envoyés par le pouvoir ont investi et saccagé son domicile. Serge Maurice Mabiala a passé six mois de détention sans que la moindre preuve des détournements qui lui étaient reprochés ne soit fournie par les tribunaux. Léon Paul Ngoulakia avait lui aussi failli être agressé par les barbouzes envoyés par le pouvoir. Et plus récemment les partisans de Guy Nzouba Ndama à Koula-Moutou.

Moukagni-Iwangou, on le sait, n’est pas n’importe qui. Dans la République, c’est l’homme qui a porté le coup fatal en posant la nécessité de destituer Ali Bongo Ondimba pour parjure. Cela, il l’a démontré clairement au plan juridique. Toute une orchestration avait été menée il y a plusieurs mois pour le démolir politiquement en voulant forcer le maintien de son nom au sein d’une équipe gouvernementale alambiquée. Il est resté ferme sur ses positions et a dit « NON, NON, et NON ». La manœuvre de communication menée par le « gastéropode aux mœurs équivoques », Bilie By Nze, avait alors lamentablement échoué. Pourquoi ne pas croire que, cette fois-ci, le pouvoir a simplement décidé de l’envoyer ad patres.

Le président de la République utilise la manière forte, la violence gratuite, et c’est cet homme qui a voulu subitement parler de la sécurité avec toute l’opposition de notre pays lundi dernier.

Quant au projet d’enlèvement ou l’assassinat de Moukagni Iwangou, il faut croire que le pouvoir veuille vraiment déstabiliser le pays, car un enlèvement ou l’assassinat d’un leader politique ne pourra qu’embraser le pays, surtout dans le contexte actuel.

Imony Kombile Giowou

Article publié le 25 Avril 2016                                                                    

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