
Le gouvernement lancera un emprunt obligataire, du 1er au 7 juin prochain sur les marchés financiers de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique, Cemac, par appel public à l’épargne « EOG 6,5% net 2016-2021 » pour une somme de 98 milliards de francs Cfa avec un taux d’intérêt de 6,5 % net par an, exonéré d’impôt et remboursable sur 5 ans. Ce sera la troisième opération de cette nature depuis 2007. Ce nouvel emprunt devrait servir à des projets d’infrastructures et d’aménagements urbains à Libreville, Port-Gentil, Franceville, Oyem et Bitam.
L’Union gabonaise de banque, UGB, a été mandatée pour constituer et superviser un consortium ayant une expérience en la matière, et composé de Bgfi Bourse, Financia Capital et Asca. Le dernier membre de ce consortium est une société de bourse agréée par la Cosumaf.
L’Etat gabonais est déjà fortement endetté et éprouve beaucoup de difficultés à éponger les arriérés de la dette intérieure. Les PME et les fonctionnaires gabonais, pour ne citer que ceux-là, en savent quelque chose. Mais, Ali Bongo n’a cure d’endetter le pays davantage. A cette allure, les finances publiques gabonaises vont se retrouver dans un cercle vicieux. Il convient de rappeler que le Gabon va mal financièrement du fait de la baisse des ressources liées à la production pétrolière, d’où la baisse des recettes fiscales.
En 2013, le Gabon avait lancé un appel public à l’épargne d’un montant de 508,7 milliards de francs Cfa à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique Centrale, BVMAC. La même année, l’Etat gabonais annonçait avoir obtenu un prêt de l’ordre de 750 milliards de francs Cfa, avec un taux d’intérêt de 6,375%, qui, d’après Alain-Claude Billie By Nzé, le Porte-parole de la Présidence de la République, devait booster les finances et donner un coup d’accélérateur aux grands travaux d’infrastructures portuaires, aéroportuaires, énergétiques et routières en cours dans le pays qu’a t-on fait de cet argent ?. Et, en Février 2014, le Gabon a bénéficié de 40 milliards de francs Cfa de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale, BDEAC, afin de financer un plan de réinstallation des populations dans la ville de Libreville. La liste des créanciers du Gabon n’est pas exhaustive.
Si emprunter de l’argent n’est pas une mauvaise chose en soi, pour tout agent économique, il n’en demeure pas moins que, pour le cas du Gabon spécifiquement, il convient de s’interroger sur la destination prise réellement par les nombreux prêts accordés à ce pays par de nombreux partenaires techniques et financiers internationaux. Depuis 2014, les populations de la commune d’Akanda et de la Zone spéciale économique de Nkok attendent toujours de voir sortir de terre les centres de formation professionnelle spécialisés dans les nouvelles technologies de l’information et la communication et aux métiers du BTP, fruits de la coopération Gabon/Banque Mondiale. Le 3ème vice-premier ministre en charge de la Formation professionnelle et de l’insertion des jeunes, Flavien Nziengui Nzoundou, et le Représentant-résident de la Banque mondiale pour le Gabon et la Guinée Equatoriale, Sylvie Dossou, peuvent-ils renseigner les populations d’Akanda et de Nkok sur l’affectation à ce jour de la somme de 100 millions de dollars ou 60,1 milliards de francs Cfa allouée à ce projet ?
Imony Kombile Giowou
Article publié le 26 Mai 2016
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