
Interpellé à son domicile sis à Nombakélé le 16 mai dernier avec quelques membres de sa famille, alors qu’ils s’apprêtaient à se rendre aux installations des coordonnateurs du Rassemblement Héritage et Modernité, RH&M, parti politique dont Guy Nzouba Ndama est le porte-étendard à l’occasion de l’élection présidentielle du 28 août prochain, Hassan Salatou, militant actif du RH&M et proche collaborateur de Serge Maurice Mabiala, récemment remis en liberté après avoir séjourné près de cinq mois durant à « Sans famille ». Son délit est de porter un nom qui n’est pas à consonance gabonaise. Il a passé plus de 72 heures dans les geôles de l’ancienne Ecole secondaire des cadets de la police, Escap, avant d’être remis en liberté.
Il n’en demeure pas moins que pour les membres de sa famille, l’arrestation d’Hassan Salatou n’est due qu’à son militantisme au sein du RH&M, car il est très actif dans la communauté haoussa du Littoral dont il est issu. Cette arrestation viserait à neutraliser la progression du parti dirigé par Hugues Alaxandre Barro Chambrier d’Héritage dans les 3ème et 4ème arrondissements où Hassan Salatou fédère les membres de la communauté haoussa. Le délit de patronyme n’est qu’un prétexte fallacieux car les haoussa sont effectivement des gabonais. Cette communauté est bien implantée au Gabon, notamment dans le Sud-Est du pays. Et, ce n’est ni Michaêl Moussa Adamou, ambassadeur du Gabon aux Etats Unis, ni Aîchatou Aoudou, ambassadeur du Gabon en Grande Bretagne, qui le démentiront. En 2005, Omar Bongo avait donné des instructions pour leur intégration dans la carte ethnique du Gabon.
A moins de trois mois de l’élection présidentielle, les actes d’intimidation et d’humiliation envers ceux qui contestent le pouvoir émergent deviennent légion. Pour freiner l’expansion du Rassemblement Héritage et Modernité, notamment dans les 3ème et 4ème arrondissements, le pouvoir émergent a d’ailleurs nommé Issa Salatou, frère de «même sang » d’Hassan Salatou, au cabinet du vice-premier ministre chargé de la santé Paul Biyoghe Mba, au poste de chargé de mission. Il n’est pas exclu que d’autres arrestations d’opposants interviennent dans les jours à venir.
Imony Kombile Giowou
Article publié le 23 Mai 2016-05-23
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