De la République des maquettes … à celle des prétoires Par Désiré Ename
Sa petite majesté (SPM) « Tropicale », candidat non partant à la prochaine présidentielle, vient d’inventer une nouvelle distraction. Après avoir diverti le peuple avec les maquettes de Nkok, de la Marina, des cités nouvelles d’Angondjé, du Gabon émergent version PSGE (Plan stratégique Gabon émergent), celle du métro Libreville-Glass-Centre-ville-Owendo, bref. On a rêvé. Et les rêves s’évanouissent dès le lever d’un nouveau jour. S’en étant rendu compte, SPM « Tropicale », futur candidat recalé, rongeant son frein, a donc décidé de traduire en correctionnelle tous ceux qui prononcent mal son nom. C’est-à-dire, dans son tribunal, devant ses juges, ses procureurs et sa panoplie d’avocats dont une légende opportuniste, Claude Dumont-Beghi, dont nous ferons une marmelade plus tard.
Ainsi se retrouveront avec lui devant les tribunaux de Libreville : « La Une », « La Loupe », « Echos du Nord », « Ezombolo », Maximilien Mezui, Dimitri Louba, Alphonse Ongouo, Jean de Dieu Ndoutoume Eyi, Désiré Ename, Jean Ping et Chantal Myboto-Gondjout. Comme nous allons beaucoup rire dans cette nouvelle République des prétoires, nous nous attarderons dans ce numéro uniquement sur ces deux derniers cas. Rappelons une anecdote.
Une grand-mère du Haut-Ogooué, province qui n’a pas eu l’heur de donner le jour à sa petite majesté, contrairement à sa sœur Okonkwo Ngozi (4 juin 1959 à Franceville), mais dont il se réclame les origines jusque-là introuvables, à la différence de Léon Paul Ngoulakia. Cette mémé donnait le conseil suivant à un de ses petits-fils : « Jamais, au grand jamais, n’engage pas une guerre contre une femme. Car elle te vaincra toujours. » Le fils, arrogant comme un pou, mit ces conseils dans un coin obscur de son cerveau et fit le contraire de ce que sa mamie lui avait recommandé. Résultat des courses, il sombra dans la misère la plus vile. Il perdit tout : belles voitures, emploi, tout son argent, ses enfants, et tous ses autres biens. Les pieds enflés et couverts de plaies inguérissables, sa putréfaction commença de son vivant. Mort, il fut jeté précipitamment dans un trou. Il n’y eut même pas de trace de sa sépulture balayée par les pluies qui suivirent. Cette histoire, de sages grand-mères de la province d’Omar Bongo Ondimba la rappellent toujours à leurs descendants. Voilà pourquoi OBO montra lui-même tant de considération et de respect pour les épouses qu’il a eues et celles qu’il considéra comme telles. Chantal Myboto Gondjout, à une période de sa vie, fut l’une d’entre elles, au point de lui donner un enfant.
C’est cette femme que SPM « Tropicale », candidat non partant aux prochaines élections, a décidé de dépouiller et, si possible, de jeter en prison. Qu’a dit Chantal Myboto de mal ? Qu’un mensonge trônait au sommet de l’Etat gabonais. A cela, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, président de l’Union du peuple gabonais (UPG) et membre du Front de l’opposition et de l’Union sacrée, répond et à Ali Bongo Ondimba et à Dumont-Beghi, avocat par accident, que « dans le cadre de cette saisine, Monsieur Ali Bongo Ondimba fait grief à Madame Chantal Myboto Gondjout d’avoir affirmé que le titulaire de la charge suprême du Gabon serait parvenu à la plus haute distinction du pays à la faveur d’un mensonge d’Etat. Prenant acte de ce qui précède, le bureau exécutif, qui a pris la responsabilité historique, le 14 novembre 2014, de saisir la Haute Cour de justice contre le chef de l’Etat, affirme, sous la foi des éléments en sa possession, que la situation administrative de Monsieur Ali Bongo Ondimba s’inscrit largement dans le sens évoqué par Madame Chantal Myboto Gondjout. » Ali Bongo est donc servi, car c’est exactement ce que82% de la population pensent de lui aujourd’hui.
Ces 82% de la population croient en plus que Chantal Myboto Gondjout a eu raison lorsqu’elle parle de «4e pousse-pousse » ; elle a raison lorsqu’elle parle de faux diplômes – faux bac, fausse licence en droit. On ne l’a vu prendre part à aucun partiel à l’UOB où il était inscrit. Fausse maîtrise en droit, faux doctorat… Sinon dans quelle salle à la Sorbonne et devant quel jury il a soutenu sa thèse ? Fausse élection présidentielle, car ceux qui l’ont fait roi viennent de l’avouer. Faux actes de naissance. N’est-ce pas là un mensonge à la tête de l’Etat ? Ne dit-on pas que l’histoire est un perpétuel recommencement ? Que SPM « Tropicale » garde à l’esprit l’histoire de la grand-mère altogovéenne.
Quant à Jean Ping, SPM « Tropicale », qui suivra l’élection présidentielle gabonaise en différé, pense-t-il que c’est son souffre-douleur ? Qu’il aura raison de Ping ? Il se trompe. Rappelons l’histoire. Et pour ce faire, que nos lecteurs nous en excusent, nous reproduisons les propos incendiaires signés par son conseiller Michel Ogandaga à propos des pédégistes du Woleu-Ntem en particulier etles ressortissants de cette province en général. Nous les restituons in extenso : « Je suis un homme en colère, écœuré par ce qui se trame actuellement au sein du PDG dans le Woleu Ntem. Même si la traitrise de nombreux militants du PDG du Woleu Ntem ne surprend personne, cette province a toujours été le bastion du judaïsme, antichambre du salafisme…vous avez de la chance que je ne sois ni ministre de l’Intérieur ou de la Défense, je vous aurais donner une bonne leçon, une bonne bastonnade juste après votre trahison, à poil et du piment aux fesses, au bangala et sur tout le corps…FUMIER VA ! Aussi pour mettre un terme à cette immense saloperie, le grand ménage doit être fait maintenant dans le PDG, je demande donc des sanctions ferme et immédiat (es) contre ses (ces) ordures : exclusion illico presto du parti Démocratique Gabonais ; limogeage manu militari de toute fonction officielle, suspension à Vie de tout revenu, salaire, pension, retraite etc, etc. Cette seconde traitrise est intolérable et inacceptable. »Propos d’un collaborateur du président de la République sur les réseaux sociaux. En son temps, le porte-parole de la présidence de la République, devenu celui du gouvernement, Billy Bi Nze, le « gastéropode aux mœurs équivoques »,ne s’en était pas ému.
Ces propos émanant de la présidence de la République et mieux des cercles concentriques du pouvoir d’Ali Bongo Ondimba, candidat non partant, faisaient l’apologie de la violence, de la haine, de la division, de l’exclusion, du tribalisme. Billy Bi Nze, l’ancien taulard aux « mœurs équivoques », qui vient de détourner l’objet et une partie de la subvention de la presse, n’en a pas fait un plat. Mais que brandit-il contre Jean Ping ? Un montage vidéo dont il connaît la provenance. Nous mettons ce chantre de « l’Etat voyou » au défi de nous contredire.
Article publié le 17 Mai 2016
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