
Le Rassemblement Héritage et Modernité (RH&M) ne participera pas à l’élection législative partielle du 18 mai prochain visant à pourvoir les sièges vacants de ses membres exclus du PDG ou ayant démissionné, c’est la décision annoncée le week-end dernier à son siège. « Le Rassemblement Héritage et Modernité porte à la connaissance des militants et sympathisants qu’il ne participera pas à cette comédie électorale et ne soutiendra pas un candidat aux élections législatives partielles », a déclaré le porte-parole, Philippe Nzengué Mayila. Cette décision n’est que la conséquence du refus de « la puérilité, l’amateurisme, l’hypersensibilité et l’autoritarisme des tenants actuels du pouvoir politique » dont les membres du RH&M dénoncent depuis juin 2015.
De plus, « l’organisation d’un scrutin électoral, quel qu’il soit, nécessite la mobilisation d’importantes ressources budgétaires, humaines et matérielles ». Comment alors justifier aux populations ces dépenses que va consentir l’Etat quand celui-ci peine déjà à trouver de l’argent pour payer la PIP, que l’agence Moody’s vient de dégrader la note souveraine du Gabon ? Le financement de ces élections législatives partielles est-il inscrit dans la loi de finances 2016? Le gouvernement du Pr Daniel Ona Ondo va-t-il user du hors budget, violant ainsi le principe d’universalité, considéré comme une des conditions préalables à l’exécution de toutes les fonctions budgétaires ? Ou bien, demandera-t-il à la BEAC de « faire tourner la planche à billets » pour parvenir à ses fins? Aujourd’hui, n’est-on pas tenté de donner raison à André Mba Obame qui déclara un jour que « Le budget du Gabon est fictif »?
Notons que le pays va faire face à un déficit fiscal de 6% du PIB en 2016 et les ressources fiscales baissent de manière vertigineuse. D’énormes moyens devront être dégagés lors des élections présidentielles à venir. Dans ce contexte, comment comprendre l’organisation de ce scrutin électoral dont les députés ne siègeront que pendant une durée maximale de trois mois, vu que les partielles interviennent à l’orée de l’intersession parlementaire intervenant le même mois? Faut-il rappeler que le renouvellement de l’Assemblée nationale interviendra, selon les délais constitutionnels, au mois de décembre.
Pour RH&M, deux raisons poussent les émergents à organiser ces élections. Au-delà de la dilapidation des finances publiques, le but premier est de détourner l’attention des populations sur les tribulations tant judiciaires que la candidature contestée de l’actuel Président de la République à l’élection majeure du 28 août prochain. Le second but, et pas des moindres, est celui de tester « la fiabilité d’un somptueux dispositif de fraude électorale, élaboré à l’effet de prévenir le rejet populaire et la défaite annoncée du PDG à l’issue du scrutin de l’élection présidentielle à venir », a conclu le porte-parole du Rassemblement Héritage et Modernité.
Imony Kombile Giowou
Article publié le 17 Mai 2016
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