
Léon Paul Ngoulakia et la cité pétrolière se sont engagés le week-end écoulé à faire échec à la candidature anticonstitutionnelle d’Ali Bongo à la prochaine présidentielle. Un mariage politique scellé à la faveur d’une caravane durant laquelle, la capitale économique a été irriguée de cette exigence républicaine, via une tournée de sensibilisation visant au strict respect de l’article 10 de la constitution.
« C’est le permis de conduire qui qualifie quiconque à être au volant d’une voiture », une ironie qu’a fait sienne l’hôte des populations de Port-Gentil tout au long de sa caravane citoyenne dans la cité pétrolière. Une interpellation caricaturale qui n’est pas passée inaperçue, excusez du peu, qui est venue ajouter une couche aux volées de bois vert contre la situation d’état civil controversée d’Ali Bongo, qui repousse les records Guinness, en le classant au hit-parade des Chefs d’Etat en fonction brillant par le faux et usage de faux. En effet, Ali Bongo a commis un parjure en 2009, en versant dans son dossier de candidature à l’élection présidentielle de cette année-là un faux acte de naissance. Souffrant jusqu’à ce jour d’absence d’acte de naissance authentique, le président sortant, candidat déclaré à sa succession, se trouve de fait disqualifié de la course à la fonction suprême, conformément à l’article 10 de la loi fondamentale gabonaise. Et, c’est au nom du strict respect de cette matrice des lois que Léon Paul Ngoulakia a exhorté les populations à faire front commun, au risque de voir le pays glissé dans les abîmes de la faillite morale. Une opération de pédagogie qui s’est notamment appuyée sur l’article 1 alinéa 21 de la constitution de la République Gabonaise qui stipule que « Chaque citoyen a le devoir de défendre la Patrie et l’obligation de protéger et de respecter la Constitution, les lois et les Règlements de la République».
Une opération de salubrité citoyenne qui a valu la chandelle, au regard de la forte adhésion manifestée par les populations de cette ville traditionnellement frondeuse, mieux, à la réputation éprouvée d’épicentre de la contestation postélectorale. Cette sortie dans la capitale économique a essentiellement été marquée par l’organisation des causeries en plusieurs endroits de la commune, notamment aux quartiers N’Tchengué, Bac aviation, Trois filaos et au siège social du Congrès pour la démocratie et la justice, CDJ, qui a refusé du monde. Le point d’orgue de cette caravane a été le lancement d’une pétition dans laquelle chacun est personnellement invité à souscrire à la non-candidature d’Ali Bongo à la fonction suprême, pour défaut d’acte de naissance authentique. « Nous allons tous faire barrage à la candidature d’Ali Bongo, car il n’est pas plus fort que tout le peuple, malgré les armes !», a souligné avec insistance Léon Paul Ngoulakia, à chacune des étapes de cette action de salubrité citoyenne.
Paul Davy
Article publié le 30 Mai 2016-05-23
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