Pourquoi Chantal doit aller jusqu’au bout

Posté le 23 Mai 2016
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Le 13 mai dernier, Chantal Myboto-Gondjout (CMG) devait comparaître devant le tribunal de première instance de Libreville à la suite d’une plainte de sa petite majesté (SPM) « Tropicale » Ali Bongo Ondimba, candidat non partant à la prochaine élection présidentielle, et inspirée par un de ses mentors, Claude Dumont-Beghi. Si l’avocate Dumont-Beghi s’est empressée de s’y rendre, CMG, qui prend toute la mesure de la situation, l’a royalement snobée. A raison.

Dumont-Beghi a déporté cette affaire du champ de la « diffamation » à celui de règlement de comptes personnel. L’assignation à comparaître est un réquisitoire autour de la vie sentimentale de Chantal Myboto et son engagement politique. On se demande en quoi cela concerne l’objet de cette plainte. Mieux, dans cette assignation, Dumont-Beghi a reproduit des éléments de sa plaidoirie à Nantes, le 22 octobre 2015. A cette occasion, madame Chantal Myboto-Gondjout (et son père) était déjà accusée par l’avocate de sa petite majesté « Tropicale » d’instrumentaliser sa fille Onaïda et le peuple gabonais. Nous ne reviendrons pas sur le chapelet d’insultes déversées contre elle et des fabrications à la fois sur l’histoire personnelle de la concernée et sur son parcours politique.

Révélation d’une rancœur et de l’insuffisance de cette avocate qui n’a pour paravent que des coups d’éclat et des effets de langage. Sans se soucier des mensonges qu’elle répand. Comment peut-elle prouver, puisqu’elle l’affirme, que Chantal Myboto s’est impliquée directement dans la campagne pour l’élection présidentielle d’août 2016 au bénéfice de son père, alors que celui-ci n’a nullement fait acte de candidature?

En somme, on aura du mal à reconnaître en Dumont-Beghi une capacité inouïe : faire de son client une parfaite victime. Mais rien sur sa compétence à assurer sa défense. Le procès de Nantes étant là pour le démontrer vu que son client l’a perdu.

Sa petite majesté « Tropicale » serait ainsi victime des « aigris » qui ont quitté le PDG ; il est victime de « son patronyme » comme lui-même l’avait si bien dit au journaliste Alain Foka sur RFI. L’on se demande s’il ne sous-entendait pas par là qu’il aurait mieux valu qu’on lui gardât son nom d’origine. Peut-être que les choses auraient été plus simples pour lui. SPM « Tropicale » est victime de Myboto que Dumont-Beghi accuse de lancer « régulièrement des charges infondées et d’ordre strictement personnel » contre lui. Sans étayer ce que ces charges étaient. C’est le style propre de cette généraliste des matières juridiques, sans aucune profondeur. De la manipulation des documents, elle en connaît aussi un bon bout. C’est ainsi qu’elle manipule à loisir les conclusions du procès de Nantes et de toutes les pièces afférentes. Tout cela dit, pourquoi CMG doit aller jusqu’au bout de cette affaire ? Pour mettre à sa place une menteuse.

Car ce que Dumont-Beghi ne sait pas, c’est qu’à travers ce procès, elle a poussé son client, malheureusement, à ouvrir la porte du plus gros scandale de la République gabonaise, à savoir son histoire. Que l’on se souvienne des propos de Me Robert Bourgi la semaine dernière (EDN 337) : « En vingt années, au plus près du pouvoir absolu du Gabon, Chantal Myboto a vu et su beaucoup de choses. Tant dans le domaine politique que dans le domaine économique et financier. » Dumont-Beghi devrait méditer là-dessus. Et en plus, elle ne convaincra aucun Gabonais de l’authenticité des documents de naissance de son client. Et c’est en réalité l’objet de cette affaire et l’issue espérée par l’avocate.

En donnant raison à Onaïda, le tribunal de première instance de Nantes affichait déjà ses doutes sur l’existence d’une histoire administrative d’Ali Bongo dans les services des archives de la coloniale de Nantes. Et c’est ce qui en a résulté. Une déclaration de naissance, de surcroît établie ailleurs que sur le formulaire des déclarations de naissance authentique de cette période ; sans la signature du médecin accoucheur ni celle d’un officier d’état civil, comme c’était la norme à cette période, n’est pas un document de naissance fiable. Elle ne peut tenir lieu d’acte de naissance. Pourquoi Dumont-Beghi s’évertue-t-elle à vouloir prouver ce qui ne peut l’être?

CMG doit aller au bout de cette affaire parce qu’elle permettra d’en parler publiquement et de la porter hors du cadre très fermé des bureaux du président du tribunal et de celui du procureur de la République.

Cette affaire est celle du débat au Gabon sur l’authenticité de l’acte de naissance d’Ali Bongo, du doute qui subsiste et qui devient certitude. Et qui, en conséquence, remet en cause la conformité de son statut actuel avec l’article 10 de la Constitution. Et qui, en définitive, donne raison à la seule évidence possible : celle de sa destitution de la tête de la République. CMG doit aller jusqu’au bout pour réparer un mensonge au sommet de l’Etat gabonais.

 

Article publié le 23 Mai 2016-05-23

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