Abusés par le gouvernement sur le dossier de la Prime d’incitation à la performance, PIP, les agents publics du secteur santé se sont rendus à l’immeuble abritant le Ministère du Budget et des Comptes Publics, le mardi 23 mai courant, pour tenter de rencontrer le ministre Christian Magnagna. Le chaleureux accueil réservé aux invités n’a pas été au rendez-vous. Le dispositif miliaire posté aux portes du ministère s’est chargé de disperser les agents à coup de bombe lacrymogène.
Après un bras de fer entamé le 20 janvier 2016 par les syndicats du secteur santé et associés, qui avaient mis en plomb les centres hospitaliers publics de la capitale, une convention bipartite signée entre le Premier ministre et la coalition des syndicats de la santé, qui engage le gouvernement à payer la PIP à la fin du mois d’avril écoulé, à organiser les concours professionnels dès le 28 du même mois, constituait la condition de la suspension de la grève. En effet, depuis le 9 mars 2016, il y a près de trois mois, la reprise de l’activité professionnelle était effective jusqu’ au mercredi 24 mai dernier. « Nous estimons que le gouvernement a abusé de notre confiance puisque le délai a été largement dépassé. Nous avons fait preuve de patriotisme », a déclaré un leader syndical. Les forces de l’ordre qui avaient déjà été instruites par le ministre du Budget et des Comptes Publics, de ce qu’il ne voulait voir personne faire le pied de grue devant son administration, ont simplement obéit à l’autorité ministérielle, en faisant ce qu’elles savent faire le mieux : disperser les manifestants à coups de matraques et gaz lacrymogènes. « Nous avons été chassés, gazés et violentés jusqu’au sein de l’hôpital. Il y a donc eu violation des franchises hospitalières », a rajouté le président du Synaps.
Pour les agents de la santé, cette forme de barbarie, cautionnée par le gouvernement, les pousse à renouer avec le mouvement de grève. « Par ce geste, le gouvernement nous a poussé à renouer avec la grève, dans la mesure où il ne veut ni communiquer ni dialoguer avec les partenaires sociaux que nous sommes, a précisé Franck Biyogo. Pourtant, le syndicat des travailleurs des affaires sociales (SYTRAS), qui avait tiré son épingle du jeu car habitué aux promesses en l’air du gouvernement, mettait déjà en garde le reste des membres de la coalition sur la« fameuse convention » qui était vraiment du pipeau.
Dans tous les cas, le gouvernement et les syndicats du secteur santé et associés sont loin de fumer le calumet de la paix. Les seconds vont envisager le retour au cycle de la grève.
Nedjma leMonde
Article publié le 19 Mai 2016
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