
Pour n’avoir pas répondu à la convocation de la police judiciaire et au procès intenté par Ali Bongo et le gouvernement, le candidat à la prochaine présidentielle Jean Ping a été sommé de se présenter devant les autorités judiciaires dans les tout prochains jours.
A la faveur d’un point de presse le 21 juin courant, le Procureur de la République près le tribunal de première instance s’est offusqué de ce que l’ancien président de la commission de l’Union africaine se soit mis dans « une posture de défiance de l’autorité, de la loi et de la justice » depuis le début de cette affaire. Steeve Ndong Essame Ndong a, bien entendu, rappelé que Jean Ping est en froid avec la loi depuis plusieurs mois déjà suite à « des propos et comportements portant gravement atteinte à la sécurité et à l’ordre public ainsi qu’aux intérêts fondamentaux de la nation », et aussi « des graves propos appelant la population à la haine, à la désunion des citoyens et à braver l’autorité de l’Etat ». Ce qui est contraire à l’article 88 du code pénal.
Rappelons que le 2 juin dernier, Jean Ping n’a pas souhaité répondre à la convocation du directeur des affaires criminelles, puisqu’ il ne s’était pas rendu au tribunal où il avait été convoqué pour délit de diffamation et d’injures publiques contre Ali Bongo. Pour le procureur de la République, Jean Ping a fait preuve d’incivisme et a regretté que l’homme politique n’ait pas pris l’exemple de Chantal Myboto Gondjout qui « s’est présentée à son procès en toute responsabilité et dans le strict respect des institutions ».
Que peut-on supposer de cette sortie du procureur de la République face au refus de Jean Ping de se présenter à la barre ? Que le Président Ali Bongo serait, lui, au-dessus de la loi ? Lorsque l’on sait qu’en sa qualité de chef de l’Etat, il se doit d’afficher une conduite modèle, en veillant au strict respect de la constitution. Or il ne s’est jamais présenté devant la justice soit pour répondre de ses actes soit pour affronter ses soi-disant « persécuteurs ». Jean Ping doit-il seul respecter le droit et la constitution ? En attendant, le magistrat a déclaré que le « parquet de Libreville met en demeure M. Jean Ping à comparaitre comme prévenu à la prochaine audience, car nul n’est au-dessus de la loi ». En cas d’un nouveau refus, le procureur a déclaré que Jean Ping se verra appliquer la loi pour exécuter les jugements prononcés en son absence.
Aria starck
Article publié le 23 juin