
Echosdunord.com: Quels enjeux dans la mise en place à l’approche de la prochaine présidentielle, de la plateforme citoyenne, « Témoins actifs »?
Jean Rémy Yama : Dans nos traditions, lorsqu‘il y avait un problème dans le village, on coupait la tête d’une poule, pour trancher sur qui des protagonistes avait pour tord ou avait raison. Quand la poule à la tête tranchée allait finir sa course aux pieds d’une des personnes, c’est cette personne qui était considérée comme ‘’coupable’’. Doit-on faire un come back dans nos traditions pour trancher nos différents actuels, à l’instar de celui portant sur la filiation douteuse d’Ali Bongo à Omar Bongo Ondimba ? Je crois que non ! La science et avec elle, la société, a évolué. Donc, dans le cas de figure de la filiation douteuse d’Ali Bongo, nous ne pouvons que l’exhorter à faire le test d’ADN pour clore le débat sur les appréhensions des uns et des autres. Ce test permettra de régler définitivement ce problème de filiation, en rassurant l’opinion sur la base de vérités scientifiques. Sinon, tous ceux qui soutiendront un faussaire seront responsables des conséquences qui arriveront, s’il y a des dérapages ou mort d’homme dans la foulée des contestations post électorales vraisemblablement prévisibles. Voici présentés brièvement les objectifs du mouvement citoyen, Témoins actifs, qui ne tient qu’au strict respect de loi, et principalement de la loi fondamentale, dont son article 10. La plateforme « Témoins actifs » veillera à la formation des scrutateurs et autres gendarmes électoraux, courant ce mois de juin. Au mois de juillet, les personnes formées assureront la formation des pairs, qui seront ensuite déployés sur le terrain, dans l’ensemble des bureaux de vote à travers le pays.
E.D.N.COM: Quel est l’axe central de votre bataille, sur le respect des dispositions constitutionnelles !
J.R.Y: On ne peut plus modifier la constitution en pleine année électorale. Vous y conviendrez avec moi ! Donc, nous devons juste amener les gens à respecter les dispositions actuelles de cette mère des lois. Aujourd’hui, l’article 10 de la constitution s’érige en pierre d’achoppement pour certains. Pourquoi cet article pose-t-il problème ? Parce que certaines personnes affirment qu’Ali Bongo ne serait pas éligible. Si personne n’en parlait, on n’en parlerait pas non plus. Mais, puisqu’il y a un débat d’actualité sur l’éligibilité controversée d’Ali Bongo, il faut bien qu’on s’arrête un instant pour tenter de voire clair. La méthode qui permettrait le mieux de trancher, est, à mon humble avis, le test d’ADN. Celui qui a peur du gendarme, c’est celui qui se reproche quelque chose, à t-on coutume de dire !
E.D.N.COM : On vous sait membre actif d’un parti politique de l’opposition. Parvenez-vous à distinguer vos convictions partisanes et vos citoyennes ?
J.R.Y: « Je suis membre d’un parti politique depuis 2002. J’ai milité au sein de l’Union gabonaise pour le développement et la démocratie, UGDD. Aujourd’hui je milite au sein de l’Union nationale, au vu et au su de tout le monde. J’ai mène en parallèle des actions syndicales et citoyennes, sans verser dans les confusions de genres. J ‘ai été candidat aux élections législatives de 2006 dans mon canton. Cela n’a jamais posé un problème. Lors d’un débat télévisé, j’ai représenté la candidate Paulette Missambou aux dernières élections législatives partielles. Cela n’a posé aucun problème. Et aujourd’hui pourquoi mon engagement citoyen poserait-t-il problème ? En ce qui me concerne, j’ai toujours su faire la part des choses !
Propos recueillis par Aria Starck
Article publié le 08 Juin 2016