Ali Bongo défie l’opposition et le peuple gabonais

Ali Bongo Le fils adoptif de feu Omar Bongo a effectué le dépôt de sa candidature à la commission nationale électorale autonome et permanente (Cenap), le samedi 9 juillet dernier dans une ambiance surréaliste marquée par l’arrestation d’une vingtaine de personnes, qui avaient répondu présentes à l’appel des mouvements de la société civile pour dire non à cette candidature. Au nom du respect de l’article 10 de la constitution du Gabon, qui interdit à tout gabonais d’adoption de prétendre à la charge suprême avant la quatrième génération.

La Cenap avait planté le décor depuis le 4 juillet dernier en annonçant sa domiciliation à la cité de la démocratie. Un déménagement qui prend tout son sens aujourd’hui. Il faut croire qu’Ali Bongo et ses sbires prévoyaient d’ores et déjà ‘’sécuriser’’ les manigances pré-électorales qui ont débuté le samedi dernier.
En dépit des polémiques autour de son acte de naissance, la CENAP a concédé à l’admission du dossier de candidature d’Ali Bongo dont la date limite de dépôt pour tous les candidats est fixé au 12 juillet prochain. Accompagné de ses partisans et munis de son récépissé ‘’frauduleux’’, il s’est rendu au rond-point de la démocratie où ses « danseurs et danseuses » de groupes d’animations était réunis. Alors que des représentants de la société civile dont Marc Ona et plusieurs autres mouvements prévoyaient tenir un rassemblement juste non loin du rond-point. Ils se sont heurtés à un Ali Bongo qui criait corps et âme à la foule, qu’il est un gabonais sans en donner les preuves.

Une tentative d’Ali Bongo pour empêcher le rassemblement citoyen qui était pourtant prévu plusieurs jours à l’avance. Un rassemblement qui comptait réunir plusieurs personnes opposées à la candidature d’Ali Bongo : « il y a un problème parce que Ali Bongo ne peut pas se présenter à l’élection, tant qu’il ne prouve pas sa nationalité gabonaise » explique Chantal Myboto interrogée par RFI. Ali Bongo a démontré qu’il est prêt à se servir de l’armée pour imposer le maintien de son régime et ainsi museler la capacité du peuple à mettre un terme à ses ambitions ‘’illégales’’.
Reste que le dépôt de candidature ne signifie pas sa validation. La Cenap porte dès à présent le sort du Gabon. Soit elle opte pour le droit en invalidant la candidature d’Ali Bongo Ondimba ou elle décide de faire plonger le Gabon dans le chaos en la validant. Les jours qui viennent sont remplis d’incertitudes. L’opposition qui s’est réunie en meeting dimanche après-midi, promet de relever ce défi en demandant à ses partisans de se tenir « prêt » à répondre aux mots d’ordres.

Aria Satrck