
Le meeting des mouvements de jeunes de la société civile libre qui se tenait le 9 juillet dernier, non loin du rond-point de la Démocratie, s’est contre toute attente, mué à un affrontement musclé avec les forces de l’ordre. Elles tentaient d’empêcher la population de s’y rendre. Des échauffourées ont éclatées. Jean Remy Yama président du syndicat national des enseignants chercheurs (Snec), de la confédération dynamique unitaire et coordonnateur général du mouvement citoyen les Témoins Actifs, Roger Ondo Abessolo, président du syndicat national des travailleurs des affaires sociales, secrétaire confédéral de dynamique unitaire et membre du mouvement Témoins actifs, Koumba Mba Essiane, président du syndicat national du personnel de l’agriculture, membre du mouvement Témoins actifs, Francky Nguizomo, Nang Mendome Gilbert, Jean Remy Ebanega et bien d’autres activistes de la société civile, ont été kidnappés par les forces de sécurité. Ils ont été présentés hier devant le parquet de Libreville.
En effet, dans les instants qui marquaient le début du meeting de la jeunesse, à 100m du Rond-point de la Démocratie, les forces aux ordres d’Ali Bongo ont choisi d’envahir le site pour empêcher les citoyens gabonais à s’exprimer librement et ce dans un site privé. Une posture partisane que la société civile libre du Gabon a par ailleurs qualifiée de « provocation ». Elles ont entrepris à tirer les gaz lacrymogènes dans l’objectif de disperser les jeunes qui avaient pu accéder dans l’enceinte du site privé. La population s’était réunie à cet endroit pour manifester pacifiquement contre le dépôt de candidature d’Ali Bongo Ondimba, jugée irrégulière à la commission nationale électorale et permanente (cenap). La société civile prenant à témoin l’opinion national et international a réagi en condamnant « vivement et fermement ces opérations de kidnapping et de séquestration organisés et exigeons la relaxe pure et simple de tous les citoyens, leaders et membres de la société civile ».
Dans le même esprit, le syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec), lors d’un point de presse tenu le 10 juillet 2016 a manifesté son indignation face à cette violation faite aux libertés publiques ; et tout comme la société civile du Gabon, le Snec a exigé la relaxe pure et simple du leader syndical Jean Remy Yama.
Nedjma leMonde
le 12 Juillet 2016