Présidentielle 2016 : La police nationale, une milice au service d’Ali Bongo
Avec les « violences institutionnelles » observées ces dernières semaines contre toute manifestation pacifique, la police nationale, PN, est un réel miroir du régime répressif, anormal et cupide imposé par Ali Bongo.
Le comportement actuel de la PN est l’illustration d’une République gabonaise en danger. Il est de notoriété publique qu’elle est trop souvent en proie à l’ivresse, sans aucun respect pour l’uniforme qui est pourtant symbole de droiture. Elle est souvent prise en flagrant délit de racket des taximen, commerçants, étrangers et même des autochtones. La PN vient d’ajouter une corde à son arc : la violence gratuite sur la population.
Les événements du week-end écoulé en sont bien la démonstration : journalistes agressés et blessés, population gazéifiée, hommes politiques bombardés à la grenade lacrymogène. Depuis le début des mobilisations contre la candidature d’Ali Bongo, la répression contre les manifestants s’accentue et les blessés se multiplient. La PN s’est donc transformée en milice armée, sauvage et destructrice. Tout est mis en place pour que les manifestations dégénèrent. Nous n’assistons plus à des bavures policières, il y a comme une forte volonté délibérée de « dégoûter les manifestants ». Aujourd’hui, plusieurs milliers de balles en caoutchouc sont tirées sur des manifestants profondément pacifiques. Le geste n’est plus anodin : on tire sur la foule. L’objectif n’est plus de repousser un groupe, mais de blesser des individus, de marquer dans la chair, d’en toucher un pour en terroriser cent. C’est un tournant dans les doctrines du maintien de l’ordre.
Depuis plusieurs semaines, la présence permanente de la PN dans les rues de Libreville en était déjà le signal. Bien que des prétextes légalistes aient été avancés pour justifier son omniprésence à travers la ville, à savoir maintenir l’ordre face aux différentes manifestations de contestation contre le pouvoir en place, le respect des institutions, etc., il est clair que l’inaptitude de la PN à remplir ses fonctions traditionnelles est désormais flagrante.
Que peut-on attendre d’une police nationale aux ordres à l’approche de l’élection présidentielle du 27 août prochain, quand on voit les populations éprouver un sentiment d’insécurité, victimes d’arrestations arbitraires, et le pays baigner dans une atmosphère de « fraude institutionnelle » qui l’étouffe considérablement ? Et, plusieurs dizaines de manifestants agressés et blessés par la PN n’obtiendront probablement jamais justice. Ils sont plutôt emprisonnés pour “troubles à l’ordre public” et risquent des procès sans fondement. C’est sans précédent !
Aria Starck
publié le 27 juillet 2016