La Cénap a validé, le vendredi 15 juillet dernier, le dossier de candidature d’Ali Bongo en transgressant la loi sans vergogne, alors que ledit dossier contient un acte de naissance établi en 2009 par William Akassaga, maire du 3ème arrondissement à l’époque, différent de celui présenté à l’élection présidentielle de la même année et signé par la même autorité. Le premier acte de naissance avait d’ailleurs été reconnu comme faux au micro d’Alain Foka, sur Radio France Internationale, par Ali Bongo lui-même.
Pour l’ensemble de l’opposition, visiblement peu surprise du résultat du vote en faveur de la validation du dossier d’Ali Bongo, cinq voix contre trois, il s’agit ni plus ni moins que d’un «coup de force» réalisé par la Cénap. Pour ne pas laisser prospérer un tel forfait, l’opposition gabonaise a donc décidé de recourir aux voies légales de contestation. C’est dans ce cadre qu’elle a initié cette première démarche vers la Cénap, afin de renforcer, le moment venu, la saisine qui sera faite à la Cour constitutionnelle.
A l’analyse de la situation actuelle, il est évident, selon l’opposition, que les institutions comme la Présidence de la République sous Ali Bongo et la Cénap sous René Aboghé Ella comptent agir dans un total déni de la loi et de la constitution. La dérive anarchique est à craindre, étant entendu que personne, au sein de l’opposition, ne croit plus au respect des normes et des lois de la République par ces institutions.
Devant les locaux de la CENAP jusque tard dans la journée, les candidats de l’opposition à la présidentielle d’août prochain n’ont pas pu accéder aux archives des pièces d’état-civil du dossier d’Ali Bongo, devant leur permettre de constituer leurs dossiers de contestation de sa candidature .
Déterminés à agir dans la légalité, ils ont dû recourir à des huissiers de justice pour faire le constat des obstacles dressés par le président de l’Institution, dont l’objectif serait de rendre irrecevables les recours qu’ils souhaitent intenter auprès de la Cour constitutionnelle. «En effet, la décision de la Cenap étant intervenue tard dans la nuit du vendredi 15, la Cenap aurait dû prévoir une permanence durant les journées de samedi et dimanche, ce qui n’a pas été le cas. Et depuis ce matin, aucun responsable de la Cenap n’est accessible», ont-ils poursuivi dans une déclaration commune le 18 juillet 2016 à 12 heures.
Casimir Oyé Mba, Guy Nzouba Ndama, Jean Ping, Léon Paul Ngoulakia, David Mbadinga, et plusieurs personnalités ont également effectué le déplacement pour la Cenap dans la même journée, à l’instar de Raymond Ndong Sima, Bruno Ben Moubamba ou Mme Maganga Moussavou.
Aria Starck
le 19 juillet 2016