Présidentielle 2016 : Luc Bengone Nsi dément les propos de Marie Madeleine Mborantsouo

Posté le 13 Juil 2016
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Luc Bengono Nsi, Membre fondateur du Mouvement de Redressement National, premier parti politique d'opposition au Gabon.

Luc Bengono Nsi, Membre fondateur du Mouvement de Redressement National, premier parti politique d’opposition au Gabon.

La présidente de la cour constitutionnelle, madame Marie Madeleine Mborantsouo s’est longuement entretenue sur la radio France internationale (rfi), avec le journaliste Christian Boibousvier, au sujet de la requête introduite par Luc Bengone Nsi en 2009 pour l’invalidation de l’élection de Bongo Ondimba Ali (BOA). Le développement qu’elle a tenu à faire au sujet de cette requête, n’a pas été du goût de son initiateur. Sur sa page facebook hier matin, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2009 accuse la présidente de la cour constitutionnelle de dire « des choses qui ne sont pas exactes ». Dans le climat politique très lourd actuellement, cela est de mauvais augure et pourrait indiquer que cette haute juridiction sur laquelle le peuple gabonais fonde tous ses espoirs pour ne pas basculer dans le chao, s’apprêterait à ne point dire le droit.

Pour Luc Bengone Nsi, sa requête, contrairement aux affirmations de la présidente de la cour constitutionnelle, a été introduite en 2009 pour amener la cour à constater « l’inéligibilité de BOA » car contraire aux dispositions de l’article 10 de la constitution. Or, Marie Madeleine Mborantsouo a parlé de « contestation de la candidature BOA » sur rfi. Luc Bengone Nsi brandit la décision no 51/cc du 12 octobre 2009. La lecture de son entête est sans équivoque et se décline comme suit : « Désicion n°51/CC relative à la requête présentée par Monsieur Luc Bengono Nsi tendant à la constatation de l’inéligibilité de Monsieur Ali Bongo Ondimba ». Pourquoi Marie Madeleine Mborantsouo s’est-elle permis un tel écart ? Nul ne le sait.

Luc Bengone Nsi va également révéler les tentatives de corruption dont il a été l’objet au cours de l’instruction de cette affaire, par un ancien juge constitutionnel aujourd’hui décédé. «…Le 12 octobre 2009, le feu Tonzoukoué magistrat enquêteur a omis volontairement de rapporter tout ce que j’avais dénoncé. Par trois fois ce magistrat m’a demandé si je n’avais besoin d’argent? Par trois fois, je lui ai répondu poliment que ce n’était pas le sujet. Il pensait peut-être trouver ainsi l’occasion de me corrompre ».

Ce sont des faits graves qui viennent confirmer malheureusement l’idée que se font l’opinion de la cour constitutionnelle. Il faut espérer que dans le contentieux pré-électoral sur lequel elle devra se prononcer dans les tous prochains, pareils errements ne puissent se reproduire. Même si on peut en douter. A la lumière des informations de notre confrère Edzombolo qui parle d’une dotation de 9 milliards de Fcfa décaissée par l’Etat au profit de la cour constitutionnelle pour « assurer le logement des juges ». Au moment où le trésor public peine à liquider les dotations de fonctionnement de plusieurs administrations.

(Nous y reviendrons)

Par Jean Michel Sylvain

Le 13 juillet 2016

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