Dans un communiqué de presse rendu public aussitôt après cette signature, l’UE ne fait pas mystère du rôle qu’elle vient jouer au Gabon. « La Mission opère en toute indépendance et de manière neutre. Son mandat est d’observer toutes les étapes du processus électoral y compris la campagne électorale, le vote et la consolidation des résultats afin de réaliser une évaluation détaillée, impartiale et objective de l’ensemble du processus électoral au regard des normes nationales et internationales. » René Aboghe Ella et Marie Madeleine Mborantsuo sont avertis. L’un ne pourra plus centraliser les résultats tout seul comme il l’a si bien fait en 2009, et l’autre ne pourra plus balayer d’un revers de main, comme à son habitude, le contentieux qui va s’ensuivre.
La MOE va compter près de 60 personnes et sera dirigée par Mme Mariya Gabriel, une députée européenne qui siège dans le groupe du Parti populaire européen (PPE). Elle a une longue expérience d’observation des élections. La dernière en date fut celle organisée par la République démocratique du Congo (RDC) en 2011. Elle aura besoin de tous ces acquis pour contourner les nombreux obstacles qui vont dès à présent jalonner son parcours au Gabon. Bongo Ondimba Ali (BOA) ayant la réputation de ne jamais tenir ses promesses. Pas si sûr qu’il veuille respecter la signature de l’État dans le cadre de cet accord. Pour lui cela signifierait impossibilité de truquer le scrutin.
Par Jean Michel Sylvain