
Si la liste électorale de 2009 comportait 813.164 électeurs, celle de 2016, établie sept ans après, compte 185.040 électeurs en moins, soit 628.124 électeurs ! La baisse constatée sur les statistiques, communiquées vendredi dernier au siège de la Commission électorale nationale autonome et permanente, Cénap, lors de la remise du fichier électoral, suscite plusieurs doutes. Elle semblerait ne pas être conforme à la réalité. Toutefois, il y a une augmentation de 48.000 électeurs en 2016, comparativement à 2013. La biométrie et l’abstentionnisme en seraient les causes. Les élections législatives de 2011 et les locales de 2013 ont été organisées avec ce fichier biométrique. Mais, l’opposition a toujours contesté la fiabilité de la liste électorale. En effet, la société Gemalto, conceptrice du fichier biométrique, est soupçonnée d’utiliser des machines obsolètes et d’avoir établi une liste électorale erronée. De ce fait, celle produite cette année souffrirait des mêmes manquements.
Pour René Aboghé Ella, président de la Cénap, il n y a rien d’anormal. «Rappelons-nous, en 2013 nous étions environ 500.000 électeurs. Nous estimons que la progression nous semble assez correcte. C’est raisonnable !», a-t-il indiqué. En 2013, estime le patron de la Cénap, l’absence des Gabonais de l’étranger, qui n’avaient pas participé à l’élection législative, pourrait expliquer cet accroissement du nombre d’électeurs.
René Ndemezo’o Obiang appelle lui à plus de vigilance. Cette liste, a-t-il indiqué sur les antennes de RFI, doit être examinée scrupuleusement : « Nous allons prendre le temps de regarder attentivement cette liste pour voir comment elle est composée et nous nous prononcerons beaucoup plus explicitement pour la suite. Mais à première vue, c’est un chiffre qui paraît exagéré ».
Si rien n’est fait, les Gabonais pourraient se rendre aux urnes, pour la deuxième fois, sur la base d’une liste électorale produite à partir des données numériques erronées
Aria Starck
le 12 juillet 2016