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Invité sur VoxAfrica : BOA ment qu’il « n’utilise pas les moyens de l’Etat »

Invité sur VoxAfrica : BOA ment qu’il « n’utilise pas les moyens de l’Etat »

1Z-Jusqu’au bout, BOA tient la vérité en horreur comme le vampire la lumière du jour. A moins qu’il ne s’agisse de sa vraie nature. Interrogé sur le plateau de Vox Africa, mardi soir, dans le cadre d’une émission dédiée à l’élection présidentielle du 27 août, pour savoir pourquoi il utilisait les moyens de l’Etat, BOA a fait cette réponse mal- honnête : « Je n’utilise pas les moyens de l’État. » N’y croit que celui qui le dit, c’est-à-dire BOA lui-même. Il indique tout simplement que tous les slogans creux derrière lesquels il tente de se cacher ne sont que d’autres grossiers mensonges. BOA a commencé sa campagne par une campagne d’affichage dans tout l’espace public de Libreville. Les pan- neaux publicitaires, qu’il avait ordonné de casser arbitrairement car propriété d’AMO, ont refait leur apparition à cette occasion. Cette fois, ils semblent être sa propriété ou celle d’un de ses proches. Tout le monde a bien vu que c’était les camions et les éléments du Génie militaire qui se sont attelés à cette tâche.

A moins de vouloir considérer l’armée gabonaise comme sa milice personnelle, mais pour le contribuable gabonais, ce sont des fonctionnaires payés par les caisses de l’État. Les utiliser pour réaliser une campagne d’affichage ou toute autre mission n’ayant pas un intérêt
général c’est les utiliser à titre personnel. Ne pas le reconnaî- tre est le signe d’une pathologie très inquiétante : le déni perma- nent de réalité, décelable chez BOA à maintes occasions. Après cette campagne d’affi- chage, BOA a entrepris une série de meetings. L’impopularité chronique du personnage l’a conduit à ache- ter des figurants pour les ame- ner aux lieux desdits meetings. Au stade de l’amitié d’Agondjé, lieu de son premier meeting d’ouverture de cam- pagne, les bus de la compagnie de transport publique Sogatra ont été réquisitionnés de longues heures durant, pour assurer le transport des popula- tions. L’équipe de campagne de BOA peut-elle assurer que Sogatra a été payée correcte- ment pour ce service ? Si cela avait été le cas, d’autres candi- dats auraient pu, eux aussi, en réquisitionner pour assurer le transport de leurs équipes à l’intérieur du pays. D’ailleurs, un haut cadre de cette société qui a requis l’anonymat ne fait pas mystère de la non-existence d’un tel service. « Nous sommes exclusivement au service du président. Nous ne louons pas nos bus aux candi- dats de l’opposition. »

Sur le plan logistique, BOA ne s’est pas encombré de scru- pules. Il fait le tour du Gabon à bord du dernier jet que la prési- dence de la République a acquis. A chaque étape, les héli- coptères de l’armée sont mis à contribution. Que faut-il de plus pour que BOA reconnaisse qu’il se déplace avec les moyens de l’Etat ?

Dans chaque province, faut-il le lui rappeler, les gouverneurs et préfets sont mis à contribution pour qu’ils usent de leur auto- rité sur les auxiliaires de com- mandement. Objectif : les ame- ner à faire le nombre aux diffé- rents meetings du candidat. Les éléments des forces de sécurité et de défense sont contraints de faire la même chose. Les récal- citrants s’exposent à des demandes d’explication, comme l’a révélé le journaliste Brice Ndong, il y a quelques
jours, avec le commandement en chef de la police. Ce sont des fonctionnaires qui sont ainsi instrumentalisés pour la seule gloire de BOA.

Et le nerf de la guerre, l’argent ? Tous les paiements sont gelés au Trésor public. Une ligne spéciale « présidentielle 2016 » a été créée et fonctionne comme un tiroir-caisse, selon nos sources, pour payer « toutes les factures liées à la campagne » de BOA.
Ceux qui croient en des lendemains meilleurs après avoir aidé BOA à perpétrer son coup de force en seront pour leur frais. Ils doivent savoir dès à présent que tout engagement de sa part ne sera que mensonge. A l’image du reniement sur VoxAfrica de l’effort que déploient l’armée et d’autres fonctionnaires du Gabon pour son maintien par la force au pouvoir. A ces compatriotes, nous disons qu’il est encore temps de rejoindre le bon côté de l’histoire, en votant Jean Ping et en sécurisant sa vic- toire. Même discrètement.

par SYA

publié le 25 aout 2016

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