Les policiers absents au meeting d’Ali Bongo soumis à une demande d’explication
Un document interne qui circule sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours révèle que le commandant de police Soter Katsou Langa aurait adressé des demandes d’explications aux policiers s’étant absentés aux derniers meetings du chef de l’Etat.
Dès le lancement des hostilités électorales, plusieurs rumeurs faisaient état de la présence en civil des forces de l’ordre appelées à gonfler les foules lors des meetings d’Ali Bongo. De la réception du matériel électoral à la participation aux meetings politiques, en passant par la pose des affiches électorales, aujourd’hui c’est sans vergogne qu’Ali Bongo utilise la police gabonaise pour ses besoins de campagne. Une demande d’explication divulguée sur les réseaux sociaux par le site Mondafrique démontre ainsi la véracité des rumeurs selon lesquelles la police est sommée de se rendre aux meetings de Ya Ali, au mépris de la loi.
Dans ce document, le commandant Soter Katsou Langa demande aux policiers des explications sur leur absence injustifiée aux meetings de celui qu’il nomme, par ailleurs, « le Chef suprême de sécurité et de défense ». Ce document en dit long sur les pratiques du Président-Candidat et sur sa conception particulière de la République et de l’usage qui doit être le sien des forces de défense et de sécurité du Gabon. Doit-on en déduire que les activités politiques que mènent actuellement Bongo Ondimba Ali, alias Boa, relèvent de la Présidence de la République et de ses fonctions de chef de guerre, et non du candidat à la présidentielle du 27 août prochain ?Ces pratiques ne sont plus surprenantes bien qu’elles dénaturent le rôle et les missions des forces de défense et de sécurité de notre pays. Des amalgames en totale contradiction avec le souhait des autorités gabonaises pour lesquelles l’armée nationale a vocation à devenir « opérationnelle et républicaine». D’ailleurs, l’inventeur de ce concept est Ali Bongo lui-même, lorsqu’il était ministre de la défense nationale de 1999 à 2009. C’est là où le bât blesse !
Aria Starck
publié le 23 Aout 2016