C’est par une très forte mobilisation que nous parviendrons à vaincre le dictateur qui squatte le palais présidentiel. Mon papy disait : « Quand les toiles d’araignée se rejoignent, elles peuvent emprisonner un éléphant. »
Mes chers compatriotes, l’enjeu de l’élection de samedi prochain est crucial. Il s’agit pour nous de retrouver le Gabon, de retrouver les fondamentaux de son économie, de retrouver sa cohésion qui repose sur le respect et la protection de nos textes, en tête desquels l’intégrité de notre Constitution. Notre pays doit entamer son retour à l’Etat de droit, le retour à la culture du dialogue à toute épreuve et à la gouvernance par le compromis. Pour cela, nous ne devons pas confier le pouvoir au handicapé politique d’Ali Bongo. « On ne donne pas des boucles d’oreille à celui qui n’a pas d’oreilles », disait mon grand-père.
Je sais que l’humeur dominante est à l’inquié- tude et que notre sentiment national est parfois malmené. Mal-vie, insécurité, sous-emploi, affai- blissement de notre système éducatif, sous-équipe- ment du secteur de la santé publique, partialité de notre appareil judiciaire, corruption généralisée, etc. L’inventaire des facteurs d’inquiétude est hélas bien long, qui pousse certains de nos conci- toyens au désespoir. Mais ne baissons pas les bras. Menons le combat à son terme. Mon papé disait : « Tant que la pirogue n’a pas accosté, on ne dépose pas la pagaie. »
Mes chers compatriotes, il n’y a pas de fatalité. Les seules batailles perdues d’avance sont celles qu’on refuse de livrer. Jean Ping, le porte-flam- beau de la vraie opposition, a un projet qui vise à relever les défis économiques, sociaux et sécuri- taires auxquels le Gabon est confronté. Un projet de nouvelle espérance sociale et démocratique. Elu président de la République, il mènera une poli- tique de rassemblement, d’union, de réconcilia- tion, pour inverser la tendance actuelle à la divi- sion. Il emploiera sa solide expérience internatio- nale au service de notre pays. « L’intelligence est un fruit qui se ramasse chez le voisin », m’expli- quait mon grand-père.
Le candidat Jean Ping veut redonner tout son sens et toutes ses couleurs à notre drapeau natio- nal. Il tient à réconcilier, dans l’union et la paix retrouvées, le vert qui représente la forêt de notre pays, le jaune symbolisant l’équateur qui traverse le Gabon ainsi que le soleil et le bleu, symbole de la mer. Je vous invite donc, tout au long de cette campagne, à vous réapproprier notre drapeau en signe d’espérance et de fraternité retrouvées sous son mandat prochain. Il mettra les « Gabonais à l’abri de la peur et du besoin ». Mon pépé disait : « Celui qui marche derrière un éléphant ne craint pas la rosée. »
Mes chers compatriotes, Ali Bongo ne peut plus longtemps nous vendre des illusions que seuls les plus naïfs continuent à prendre au sérieux. Il ne sert à rien de faire des promesses qu’on sait impos- sibles à tenir, pour répondre aux attentes des bail- leurs de fonds. Il avait, dans le domaine de l’édu- cation, par exemple, annoncé la construction de 400 salles de classe et de nouvelles universités. Cette promesse, comme beaucoup d’autres, est restée lettre morte. Il ne peut donc plus gruger les citoyens avertis. « C’est au village des aveugles que le lépreux vend des beignets», disait mon grand père.
Jonas MOULENDA
publié le 22 Aout 2016